Magazine Culture
Cliché I.Rambaud Certes, la poire n'est pas vraiment de saison et j'aurais dû me méfier. Aller vers les fraises qui dévalent des rayons en rougissant. Mais que voulez-vous, elles étaient belles, brillantes, pâles ou dorées de soleil, dodues comme des brugnons ou minces comme des virgules. L'étal avait tout pour attirer avec ses alternances de couleurs et de formes. Il n'y avait qu'à tendre la main. Et puis quand même, je regarde les étiquettes, par réflexe plus que par intérêt. Il n'est plus question de "doyenné du comice", de "bon chrétien" ou autres "william", un seul mot se met à clignoter sur toutes les étiquettes : Argentine. Toutes viennent d'Argentine ! Sachant qu'un billet d'avion Paris-Buenos-Aires vaut, pour un humain, entre 550 et 670 € (aller), calculez à combien revient le kg de poires venues de la campagne argentine (elles ne poussent pas en ville) et expédiées via l'Atlantique jusqu'à ma banlieue francilienne. Si vous en avez le temps calculez le volume de CO2 produit par le déplacement de ces belles tentatrices à travers le monde. N'étant pas douée en maths, je ne suis pas arrivée au bout du problème. De guerre lasse, je me suis vengée : j'ai pris des pommes, de France dit-on. C'est vague... Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !