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mardi 19 mai 2009
MON REVE FAMILIER de Paul Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’ une femme inconnue, et que j’ aime, et qui m’ aime
Et qui n’ est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’ aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’ être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde, rousse ?_ Je l’ ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, .
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’ inflexion des voix chères qui se sont tues.
Verlaine par G Courbet
Ce poème de Paul Verlaine ( 1884- 1896) est extrait des “Poèmes Saturniens”.
Cette section intitulée “Melancholia”( comprenant les poèmes : “I. résignation, II. Nevermore, III. Après trois ans, IV. Voeu, V. Lassitude, VI. Mon rêve familier, VII.A une femme, VIII. L’ Angoisse), est dédiée à son ami Ernest Boutier.
Sur ce banc Le coeur brise, a corps perdu La jeune mariee Quand vous reverrai-je La demande d' une jeune espousee La belle au bois dormait... de paul verlaine L'affinite des chairs Soupir de rene-francois sully prudhomme Green de paul verlaine Mon sang est tout gelé, je n’ai plus dans le coeur