Ici la Picardie, puis là c’est Roubaix. Avancer dans l’âge à chaque escale. Les anniversaires puis les mariages se succèdent dans une euphorie mêlée d’insouciance. Les saisons galopent, et l’on regarde défiler les champs sous la pluie, les villes de jour, les routes de nuit sans éclairage. On se perd dans les campagnes de Flandre et l’on roule sans perdre haleine sur les autoroute grisonnantes. Et je regarde au loin, l’avenir, comme un bras sur la mer qui nous emmène au dessus des vagues chancelantes. Et l’on se dit et si et si. Demain est loin uniquement sous le poids de la procrastination, pire lorsqu’on ne sait de quoi on voudrait qu’il soit fait. Et tant que je ne le saurais, je nourrirais à l’infini ces rêves doux qui commencent tel dans l’enfance par “lorsque je serais grande, je serais.”