Les députés de la majorité de la présidentielle comme le Ministre de l'Education Nationale ont beaucoup d'imagination pour enrayer les phénomènes de violence dans certains établissements scolaires. Christian Estrosi, le député-maire de Nice demande par exemple, la création d'une force de police "consacrée aux établissements scolaires… formée spécialement pour les violences en milieu scolaire". De son côté, Xavier Darcos évoque la possibilité d'installer des portiques de sécurité à l'entrée de certains établissements "sensibles".
Je rappelle que suite à un discours de N. Sarkozy le 18 mars sur la sécurité, Xavier Darcos avait annoncé le 25 mars un nouveau plan contre la violence scolaire. En l'occurrence le troisième en ce domaine en l'espace d'un an.
On ne compte plus les dispositifs de lutte contre la violence à l’école (une bonne dizaine pour les quinze dernières années) dont aucun ne semble avoir dépassé le stade de la gesticulation médiatique. Il y a bientôt sept ans, le ministre délégué à l’enseignement scolaire ne craignait pas d’affirmer : « Mon credo est de faire changer les mentalités. L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans. Je veux lever le tabou de la violence scolaire, prendre l’opinion à témoin et montrer ce qui a lieu réellement dans nos écoles » (entretien au Parisien, 22/11/2002). Le ministre en question s’appelait Xavier Darcos. Sans doute un homonyme de l’actuel ministre de l’Education nationale...
L'escalade sécuritaire face à la montée de la violence ne peut être la bonne réponse. L'exemple américain est là pour nous le rappeler. Combien de policiers faudrait-il poster en permanence dans un lycée de 1500 élèves pour filtrer une à une les entrées ?