De création assez récente et immensément populaire à l'heure actuelle, ce régime provient d'un cardiologue établi dans le quartier South Beach de Miami, en Floride. Constatant que ses patients — des personnes pourtant très motivées à cause de leurs sérieux problèmes de santé — avaient beaucoup de difficulté à maigrir, le Dr Arthur Agatston mit au point une méthode draconienne qui permettait non seulement de perdre rapidement du poids, mais aussi de rétablir dans le sang des taux acceptables de cholestérol, de triglycérides et de glucose (sucre).
Les grands principes
Les objectifs
- Perte de poids
- Amélioration des paramètres sanguins : taux de cholestérol, de triglycérides et de glucose (sucre).
Les grandes lignes
Faisant partie de ce qu'on appelle les « régimes faibles en glucides », il n'exige pas que l'on compte ses calories. L'application du régime Miami se fait en trois phases :
Phase 1— Période très stricte qui dure deux semaines.
Aliments permis à volonté : les protéines animales et marines maigres, dont les viandes, les volailles, les poissons, les fruits de mer, les oeufs, les fromages. Aussi : les « bons gras », dont l'huile de canola, l'huile d'olive, les noix et les graines, ainsi que certains légumes, dont les laitues.
Aliments supprimés : presque tous les aliments sources de glucides, c'est-à-dire les céréales, toutes formes de pain, les pâtes, le riz, les fruits, certains légumes (dont les carottes et les betteraves), les légumineuses, le lait, le yogourt, les boissons alcoolisées, les sucres concentrés, etc.
Phase 2 — Plus équilibrée que la première, mais toujours faible en glucides, cette période se prolonge jusqu'à l'atteinte du poids désiré.
Aliments permis à volonté : tous ceux qui étaient permis en phase 1.
Aliments permis en petite quantité : les aliments sources de glucides dont l'index glycémique est bas, comme les produits céréaliers complets (dont le pain à grain entier), les laitages faibles en matières grasses et la plupart des fruits (sauf au repas du matin).
Aliments interdits (ou à consommer en très faible quantité) : les produits de boulangerie raffinés (pain blanc, pâtes blanches, biscuits, etc.), les céréales raffinées (riz blanc, céréales à déjeuner sucrées), certains légumes (pomme de terre, carottes, maïs, betterave), certains fruits (melon, banane, ananas, raisins), les jus de fruits et tous les aliments qui contiennent des sucres concentrés.
Phase 3 — Stabilisation
Bien qu'il y ait plus de souplesse que dans les phases précédentes, le régime demeure faible en glucides. Les aliments interdits en phase 2 peuvent maintenant être consommés occasionnellement. Si la personne reprend du poids à cette phase, on lui suggère de recommencer la phase 1 du régime.
Les mécanismes d'action
Allégués
Une diète très faible en glucides amène l'organisme à se tourner vers les graisses pour produire de l'énergie. En brûlant, les graisses génèrent un sous-produit, les cétones (une forme de calories brûlées), qui sont éliminées par la suite.
On croit qu'une diète faible en glucides produit plus de cétones et donc élimine plus de calories en plus de diminuer l'appétit, ce qui expliquerait la perte de poids. Quant à l'amélioration des taux de cholestérol, de triglycérides et de glucose, elle serait attribuable à la suppression des « mauvais glucides », c'est-à-dire des aliments dont l'index glycémique est élevé. Car ces aliments, en provoquant une trop forte sécrétion d'insuline, pourraient causer le stockage de graisses de réserve.
Démontrés
L'amélioration des paramètres sanguins survient effectivement grâce à la suppression des aliments à index glycémique élevé. Toutefois, la perte de poids s'explique plutôt comme suit : la restriction sévère en glucides de la phase 1 vide les réserves de glycogène, ce qui provoque une grande élimination d'eau. D'autre part, l'apport élevé en protéines du régime Miami associé à l'ennui gustatif provoqué par un manque de variété alimentaire réduit l'appétit. Sans vraiment le rechercher, on consomme moins de calories, ce qui, combiné à la perte d'eau, fait perdre du poids.
Avantages et inconvénients
Satiété et bien-être
Dans la première phase, on atteint rapidement la satiété, ce qui fait qu'on ne souffre pas de faim. Dans la deuxième et la troisième phase, bien qu’il y ait l’ajout de glucides, l’appétit est bien soutenu, à condition que les glucides soient présents en petites quantités.
En pratique
Ses principes de base sont faciles à comprendre et peuvent très aisément être appliqués à la maison. Cependant, la personne qui suit ce régime doit faire preuve d'une grande créativité pour composer des repas intéressants qui demeurent faibles en glucides. Au restaurant, on peut manger de type Miami si l’on choisit bien ses plats. Mais comme la plupart des entrées, plats principaux, accompagnements et desserts qui figurent sur les menus courants doivent être évités, les personnes qui suivent ce régime peuvent être tentées d'abandonner le régime ou encore s’isoler durant les repas.
Variété alimentaire
Dans la première phase, le choix d’aliments est très limité, ce qui rend le régime monotone. Dans la deuxième phase, l’ajout d’aliments contenant des glucides augmente la variété et procure une satisfaction gustative légèrement plus grande qu’en phase 1. En phase 3, la variété alimentaire est acceptable, plus d’écarts sont autorisés.
Le régime Miami repose sur un choix d’aliments de bonne qualité, peu raffinés et non transformés. Il insiste aussi sur l'utilisation de bons gras et de glucides ayant un index glycémique bas (phases 2 et 3). C'est donc une excellente alimentation du point de vue qualitatif, si l'on fait exception de la latitude de consommer librement café, thé et aspartame.
Perte de poids
Pendant les six premiers mois, une diète faible en glucides comme la diète Miami peut favoriser une perte de poids un peu plus importante que les régimes classiques (faibles en gras et riches en glucides). Il ne semble toutefois plus y avoir de différence au bout d'un an, car les sujets soumis à une diète faible en glucides ont tendance à reprendre plus de poids, après six mois, que ceux qui suivent une diète classique.
Attention
- Ce régime induit l’effet yo-yo à cause de la perte de poids rapide des deux premières semaines.
- Le régime recommande l’aspartame, ce qui pose deux problèmes : d'une part, les sujets n'apprennent pas à se défaire du goût du sucre; d’autre part, l'usage de l'aspartame est controversé pour la santé.
- À long terme, la faible quantité de produits céréaliers pourrait amener un déficit en vitamines B1, B2, B3, B9, ainsi qu’en minéraux tels que le magnésium et le phosphore (voir notre fiche Palmarès des nutriments Phosphore).
- Les personnes qui pratiquent des activités d’endurance telles que le vélo, le ski ou divers types d’entraînement pourraient connaître une baisse de performance étant donné l’insuffisance de glucides.
- Le régime Miami est un régime « taille unique » : il ne tient pas compte des différences génétiques entre chaque individu qui déterminent des besoins nutritionnels différents.
- Il néglige, à tort, l’importance de l’exercice sur la perte de poids.
- Le régime entraîne une certaine perte de tissus sains, dont les muscles notamment.
Mon commentaire
Ce régime n'a rien de nouveau : la phase 1 ressemble à la méthode Atkins, tandis que la phase 2 se rapproche de la méthode Montignac. Bien qu’il encourage la consommation d’aliments non raffinés, il comporte des inconvénients importants (surtout reliés à la phase 1) sans assurer une stabilité de poids à long terme. Je le trouve donc peu intéressant et j'observe que, malheureusement, il attire des gens qui sont excessivement préoccupés par la perte de poids, au détriment de leur santé globale - sans parler du plaisir de manger.
Rédaction : Hélène Baribeau, nutritionniste Dt.P., M.Sc.
Bonne journée
Marie claude