Le vote utile est aussi un vote efficace

Publié le 19 mai 2009 par Gezale
Le Parti socialiste est en petite forme. Si l'on prend en compte le bruit de fond de cette campagne électorale, les plus en vue sont incontestablement François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon et Martine Aubry ne vient qu'après…Est-elle muette ? Est-elle isolée dans sa mairie de Lille ? Certainement pas. Pourtant la campagne socialiste patine.
Il faut en chercher les raisons et trouver les solutions pour que les trois dernières semaines soient positives pour ce parti, ce seul parti capable de réaliser l'alternance. Le calamiteux congrès de Reims a mis le PS sens dessus dessous. Ensuite, il a fallu voter pour une première secrétaire élue avec quelques dizaines de voix d'avance et dans des conditions contestées. Martine Aubry a dû recomposer une direction, satisfaire les différents courants, tenir compte des exigences de Ségolène Royal et lutter en interne pour refaire une certaine unité. Cela prend du temps, de l'énergie, surtout quand vous êtes maire de Lille et présidente de la communauté urbaine. La campagne commande et Martine Aubry s'investit dans les grands meetings régionaux. Elle sera à Rouen, très bientôt, avec Laurent Fabius, Gilles Pargneaux et Estelle Grelier au parc expo pour dynamiser la campagne régionale.
Après avoir critiqué Nicolas Sarkozy, sa politique, son bilan, son gouvernement, les socialistes avancent aussi des propositions. Ils sont les seuls, au niveau des 27 états européens, à avoir approuvé un programme commun des socialistes et des sociaux-démocrates. Ils sont les seuls à être capables de proposer une nouvelle majorité au Parlement de Strasbourg face à la droite et à la candidature de M. Barroso.
Martine Aubry en appelle au vote utile. A-t-elle raison ? Une élection à la proportionnelle en un seul tour (le 7 juin en France) donne des chances à tous les partis et mouvements. Mais « ceux qui ne feront pas 8, 9, 10 % des voix, a indiqué Martine Aubry, n'auront aucun élu ! » Et pour atteindre ce score, il en faut des suffrages, le calcul se faisant par grandes régions dont j'ai déjà indiqué qu'elles ne correspondaient à rien. Des milliers de voix vont se retrouver « dans les nuages » comme l'a assuré Laurent Fabius à Evreux. Dans un scrutin majoritaire à deux tours, le premier d'entre eux permet toutes les candidatures, toutes les expressions. Le premier tour est une tribune. L'élection sérieuse se joue au second.
Dans à peine trois semaines, les électeurs ne se dérangeront qu'une seule fois. Et ce jour-là, la raison aura rendez-vous avec le cœur. Les absents ne pourront rattraper le coup le dimanche suivant et les votants devront y regarder à deux fois avant de mettre leur bulletin dans l'urne. Je reste persuadé qu'un vote utile peut aussi être un vote efficace.