Les prévisions du déficit de la Sécurité sociale pour l’année 2008 établissaient un déficit d’un montant de 9,3 milliards d’euros dans la loi de financement de la Sécurité sociale. Le régime général (salariés) affiche en réalité un déficit qui atteint 10,2 milliards d’euros.
Le déficit de la Sécurité sociale n’est pas un baromètre de la santé économique du pays, mais il montre chaque année que les effets d’annonces politiques sont peu en phase avec la réalité.
Depuis un an, le régime général de la sécurité social a creusé le gouffre de ses dépenses et les réévaluations des prévisions n’ont fait que suivre un mouvement plus général.
Une première fois annoncé à 8,9 milliards d’euros (soit bien mieux que le résultat 2007 qui s’est terminé sur un recul de 9,5 milliards d’euros) en septembre 2008, le déficit était remonté, en décembre, à 9,3 milliards d’euros, avant de dépasser, dans la bouche d’Eric Woerth à 10 milliards en janvier. Le chiffre de 10,2 milliards d’euros pour l’exercice 2008 est rendu public suite à la clôture des comptes sociaux par la Commission des Comptes de la Sécurité sociale (CCSS). Il devra être certifié par la cour des comptes.
Dans le détail, ce sont évidemment les branches « Maladie » et « Vieillesse » du régime général qui pèsent le plus lourd dans le « trou ». La « Maladie » accuse un déficit de 4,4 milliards d’euros, ce qui est mieux que son résultat pour 2007, quand elle perdait alors 4,6 milliards d’euros.
Evidemment, la commission explique, dans le document présentant les comptes, que la branche vieillesse « connaît en revanche une dégradation de 1 milliard d’euros par rapport à 2007 ». Le déficit, d’un montant de 5,6 milliards d’euros, pourrait être un premier effet des départs à la retraite des baby-boomers.