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Dominique de Villepin, François Hollande ... un nouveau style de présidentielle 2012
Publié le 19 mai 2009 par Exprimeo
Le scrutin de juin 2009 marquera le tournant pratique du mandat présidentiel. Dès la rentrée de septembre, la présidentielle 2012 s'engagera dans les faits.
La présidentielle 2012 est en train de changer de dimension.
4 modifications sont intervenues ces derniers mois :
1) La fonction des partis politiques est en cours de redéfinition : soit le parti est dévoué au leader et il devient un tremplin. Soit le parti est indiscipliné et il devient un plongeoir pour son leader qui perd son énergie dans les querelles internes. Avec cette évolution, Xavier Bertrand et Martine Aubry sont les perdants du 1er semestre 2009. Le premier car il ne peut pas se comporter en leader de l'UMP. La seconde parce qu'elle ne parvient pas à discipliner le PS et qu'elle y perd son autorité aux yeux de l'opinion à force d'être à la recherche de l'unité.
2) Les projets s'effacent devant les styles : la pré-campagne s'installe. Nicolas Sarkozy est le sortant qui agit et qui répondra d'un bilan. François Bayrou est celui qui conteste le style du sortant comme son bilan. Ségolène Royal court le risque de s'installer dans le statut de la candidate décalée qui peine à trouver son nouveau souffle. Olivier Besancenot incarnera la haine de l'instant. Quant au "neuf", la place est encore vacante. A ce niveau, elle sera occupée par une personnalité expérimentée mais dont l'expérience crédibilisera le sens de la nouveauté. C'est l'enjeu des candidatures Villepin et Hollande. Ils ont le crédit de l'expérience. Ils doivent l'accompagner du souffle du neuf car ce serait leur premier engagement personnel à ce niveau.
3) Le 1er tour de la présidentielle pourrait s'imposer comme la primaire globale. Puisque les partis politiques Français sont une logistique à la disposition d'un leader et non pas une logistique à la disposition d'une concurrence loyale puis seulement à la disposition du vainqueur de cette concurrence interne, ils ne remplissent que peu leur qualité à sélectionner loyalement. Par conséquent, le 1er tour de la présidentielle apparaît progressivement comme le seul point de passage vers une sélection reposant sur un nombre fiable d'exprimés.
4) Compte tenu du positionnement des médias classiques, la bataille sera dans le contournement donc la première e-lection. Internet sera l'outil incontournable pour l'installation d'un challenger performant. C'est non seulement une lourde bataille logistique mais ce pourrait être une réel espace d'innovation car Internet va échapper aux contraintes des espaces médiatiques traditionnels. Internet doit permettre de mettre en place une nouvelle visibilité.
Pour toutes ces raisons, un nouveau style de présidentielle est bien amorcé.