Ce soir, France 2 propose en seconde partie de soirée, un nouveau numéro du magazine « Faites entrer l’accusé » présenté par Christophe Hondelatte.
Le 27 février 2004 dans l’Essonne, un promeneur découvre le corps calciné d’Yves Bourgade. Ou plus exactement, son buste, sans
tête, sans pieds, et sans main. Un crime ignoble et un coupable tout désigné : sa femme, Florence Féderlé. Car Yves buvait, la trompait au grand jour. De nombreux indices matériels
l’accusent. Pourtant, elle ne cessera jamais d’affirmer son innocence, comme prisonnière de son image d’épouse et de mère modèle.
Fin février 2004, Florence Féderlé déclare à la gendarmerie de Milly-la-Forêt, dans l’Essonne, que son mari, Yves Bourgade, un maçon de 44 ans, a quitté le domicile conjugal depuis deux jours. Il
serait parti avec une jeune femme de 25 ans et ne donne plus de nouvelles à sa famille. Malgré les investigations des gendarmes, un mois se passe sans nouvelles d’Yves. Edith Delacour, la sœur
d’Yves, revient sur le climat délétère qui commence à régner entre Florence et sa belle-famille. Car Florence ne semble pas s’inquiéter beaucoup de la disparition d’Yves. Pressée de réorganiser
sa vie, elle commence même à vendre les biens de son mari…
C’est à ce moment que l’enquête démarre réellement. Car les gendarmes finissent par faire le lien entre la disparition d’Yves Bourgade et la découverte en forêt, d’un tronc calciné, le 27 février
2004. Une analyse comparative ADN confirme qu’il s’agit bien d’Yves Bourgade.
Avec Christophe Hondelatte, Jean Espitalier, le directeur régional de la PJ de Versailles, revient sur l’enquête, qui se
focalise sur la vie du couple. Florence, l’épouse « modèle ». Celle qui supporte les frasques de son mari avec le sourire, et fait taire les enfants pour que leur père puisse se reposer
de ses nuits agitées… Yves, le fêtard apprécié de tous. Le quadra qui multiplie les sorties en boîtes de nuits et se vante de ses infidélités en présence même de son épouse ! L’entrepreneur
en maçonnerie, dont les revenus baissent de plus en plus. Au risque de désespérer Florence qui aime bien sa petite vie bourgeoise. Alors, t-elle pu craquer et tuer son mari ? Petit à petit,
l’étau se resserre autour d’elle… Un mégot portant son ADN a été retrouvé près du corps d’Yves et de multiples traces de sang sont détectées dans la chambre du couple.
Mais en garde-à-vue, Florence Féderlé ne lâche rien, et a réponse a tout. Malgré ses dénégations, elle comparaît devant la cour d’assises d’Evry en janvier 2007. Sans preuve formelle, ni aveu,
tout se joue sur sa personnalité de l’accusée qui apparaît froide et hautaine, quasi-muette.
Elle écope de 20 ans de réclusion pour le meurtre de son mari. Une peine qui diminuera en appel en mai 2008, avec la défense de Me Joseph Cohen-Sabban. En plateau, ce ténor du barreau détaille
les points faibles d’une enquête focalisée qui n’a pas su apporter de preuve réelle de la culpabilité de sa cliente. Florence Féderlé est finalement condamnée à 15 ans de prison, mais plus pour
meurtre. Pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ».