Oui, je sais, j’ai 1 an, 3 mois et 12 jours de retard sur cette review mais bon, premièrement, il faut savoir se faire désirer et secondement, que celui qui n’a jamais été en retard me jette la première pierre !
Ça s’est fait… !!
Rendons à César ce qui appartient à César!
Et non, pas le gentil chien blanc de la pub pour le pâté de volaille ni celui qui compresse des trucs pour magnifier l’égo d’acteurs parfois douteux…
Et à Debbie ce qui appartient à Debbie soit : le concept de Feel-Good-Movie.
Ce dernier qui résume assez bien ma pensée, après la projection de ce film a donc été ignominieusement pillée à Debbie - que je remercie, et dont je souligne le mordant de certains de ces articles bloguesques, ici.
Roulement de tambours et trompettes…Qu’est ce qu’un Feel-Good-Movie ? (ou pour les non-anglophones, je crois qu’il en reste un… « un film qui te fait te sentir good »)
“C’est donc un film indépendant avec des personnages plutôt intello portant des vêtements qui ne vont pas ensembles (bah oui, ils lisent des livres et aiment les films de Truffaut, ils ne vont pas en plus bien s’habiller), des dialogues brillants, un humour doux-amer, une B.O pointue (folk, antifolk, indé…) des histoires a priori banales mais finalement tellement touchantes, et un sourire grand comme ça à la sortie du cinéma.”
Tout est dit, merci Debbie!
Après la synthèse, rentrons un peu dans les détails… Et pour un pitch institutionnel, merci Allociné, ici!
Perso, j’ai été fan, complètement et totalement fan !
La simplicité touchante du générique de fin (bien sûr, je ne veux pas spoiler la fin pour les quelques rares personnes qui ne l’auraient pas encore vu…) sur un tube des Moldy Peaches, l’esthétique graphique du générique d’entrée, la bande-son rock indépendant US de génie (Cat Power, Belle et Sebastian, Sonic Youth, Velvet underground…), le casting sans-faute des jeunes acteurs et des vieux briscards et bien sûr le scénario qui fracasse les préjugés, pré-requis et autres tabous…
Côté casting, les jeunes d’abord, et à tout seigneur, tout honneur : Ellen Page, éblouissante dans son rôle de petite rockeuse qui a un sens de la répartie fabuleux, piquant, incisif et tellement pertinent (à l’image d’une Becca de Californication, pour les aficionados) mais qui, sous sa carapace, n’est que vulnérabilité et sensibilité à fleur de peau ; un chaperon rouge, qui a déjà vu le loup et n’a pas été mangé ! Puis, Michael Cera, qui vient de la TV et plus particulièrement d’Arrested Development, jouant un ado, un peu lourdaud mais très attachant (d’ailleurs dans la même veine, je conseille très fortement Nick and Norah’s Infinite Playlist !).
(Je sais, l’affiche ne semble pas top-top comme ça mais je vous promet que ce n’est pas une guimauve pour ado boutonneux…)
Les anciens, ensuite avec Jason Bateman (le père de Michael dans AD !), en compositeur encrouté, qui rêve encore d’être une rock-star, tout en composant des jingles de pub ; Jennifer Garner, qui n’Alias pas, pour notre plus gros bonheur (et pour les autres, les DVD sont sur Amazon !) ; Allison Janney, qui ne West Wing pas, pour notre plus gros malheur (et pour les autres, les DVD sont chez moi ou sur Amazon ! En coffret complet, petits veinards…)
Tous ces points positifs ne devraient pas nous faire perdre de vue que l’intérêt principal de ce film est avant tout le scénario poil-à-gratter qui traite d’un sujet glissant et casse-gueule, tout en prenant le contre-pied des conventions, à savoir la grossesse d’une adolescente et son rapport à l’avortement ; le tout, loin des dialogues à la « American Pies » mais tissé de légères subtilités spirituelles et incisives !
A contrario d’un scénario républicain et desperate-housewivien, notre jeune Punky Brewster (soutenue inconditionnellement par son papa et sa belle-mère) va considérer puis refuser l’avortement pour trouver un gentil couple de yuppies pour s’occuper du bébé et retourner jouer de la guitare sur un muret.
Un film anticonformiste, grinçant et décapant, définitivement subtil, qui n’est que du bonheur pour les oreilles et les yeux. Du très bon cinéma indépendant US !
Et avant de conclure, deux choses qui font que Juno passe d’un très bon film à un très-très-très bon film : la première est le téléphone-hamburger (et sachez, chers tous, que je suis prêt à payer très cher pour avoir le même !) et la seconde est la référence à ce dessin animée fabuleux, fantastique, fondateur (voire culte mais il n’y a pas de F) qui est…les COSMOCATS (je suis sûr que vous voyez de ce dont je parle, les gars !!!)