Dans un communiqué conjoint, Vinci et Bouygues ont annoncé lundi 17 septembre la signature du contrat pour la réalisation de l'enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl.
L'ancien sarcophage fut construit à la hâte entre 1986 et 1988 par les liquidateurs qui s'occupèrent également de nettoyer les terrains avoisinants. On estime à 600.000 le nombre de ces liquidateurs. Depuis quelques années, on sait que ce sarcophage souffre de la corrosion, on y a observé des infiltrations d'eau et de neige et il risque de s'effondrer.
Vinci et Bouygues s'associent donc pour créer un nouveau sarcophage en forme d'arche qui va englober l'ancien. Il sera recouvert de plaques étanches. La taille de l'édifice est à couper le souffle : 150 mètres de long pour 105 mètres de haut. Une hauteur proche de l'Arche de la Défense (110 mètres de haut). Pour limiter les effets d'un environnement radioactif, le nouveau sarcophage sera construit à quelques mètres de l'actuel puis glissé au dessus de l'ancien sarcophage par des rails ! Il s'agit donc d'un véritable défi technologique. Le but final de l'arche est de permettre le démantèlement total de la centrale. A terme, il devrait abriter des ateliers destinés à décontaminer, traiter et conditionner les matériaux radioactifs en vue d'un futur stockage.
Source : IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nationale)
L'opération, financée par un fond international administré par la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement), va coûter au total 856 millions d'euros dont 432 millions d'euros pour la partie réalisée par Vinci et Bouygues. Pour ces deux acteurs, les travaux vont durer près de 4 ans et demi, d'octobre 2007 à fin 2012 et mobiliser jusqu'à 900 personnes. Un soin particulier sera apporté selon les deux entreprises aux conditions de travail du personnel ukrainien et des expatriés.
Dans un article intitulé le sarcophage de Tchernobyl bientôt à l'abri, le Figaro indique que pour l'emporter, le consortium Novarka composé de Vinci et de Bouygues a dû prendre en charge une partie de l'assurance de ce projet pharaonique - en l'occurance la partie concernant les erreurs de conception - pour emporter l'appel d'offres contre leur concurrent américain CH2M Hill.
Dans ce même article, Christian Gazaignes, Directeur Général de Bouygues Travaux Publics, confiait au Figaro les difficultés recontrées pour aboutir à un choix dans cet appel d'offres : il nous a semblé être pris au centre d’un jeu géopolitique qui nous dépassait.
On voit bien tout l'intérêt pour les entreprises de BTP de s'intéresser aux constructions de centrales nucléaires comme au décommissionnement d'anciennes centrales. Autrement dit, dans les années à venir, il y a beaucoup de centrales nucléaires à construire et beaucoup à démanteler. Cela pourrait également passer par des rapprochements entre entreprises des différents secteurs ; on pense par exemple à Bouygues, Alstom et Areva.