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Européennes : à l’image de Pierre Moscovici, les socialistes serrent les rangs

Publié le 19 mai 2009 par Hmoreigne

 A force de jouer à se faire peur, les ténors socialistes sont désormais réellement inquiets. Suffisamment pour que l’instinct grégaire prenne le pas sur les rivalités personnelles. Pour un temps au moins. Ségolène Royal, après des hésitations de diva fera, pour la bonne cause, un meeting commun avec Martine Aubry. Pierre Moscovici européen convaincu dénonce une “drôle de campagne” et propose une inflexion tactique qui passe par un recentrage sur le fond.

Ça patine du côté des socialistes. Le lancement de la campagne a fait flop. La rue de Solférino n’a pas su trouver le ton adéquat pour motiver ni ses troupes ni les français. Les sondages sont en conséquence avec une côte d’alerte largement atteinte : à peine plus de 20%. Il faut avouer que le message porté par la vieille maison socialiste est des plus flous. Beaucoup d’anti-sarkozysme, une allusion au “vote utile”, mais peu de vision européenne.

A trois semaines du scrutin, il n’est pas question pour Pierre Moscovici de baisser les bras. Le député du Doubs déclare sentir un  frémissement et affirme que, “ce n’est pas fichu, il est encore temps de réagir”.

Sur son blog, l’ancien ministre aux affaires européennes de Lionel Jospin donne le la. Pierre Moscovici reconnaît qu’à trois semaines du scrutin, les élections européennes “restent encore dans le brouillard” et pose un diagnostic largement partagé : “l’insatisfaction populaire face à l’Europe, mais aussi au manque d’enthousiasme et d’investissement des partis politiques”. Le traitement proposé est simple : “recentrer le débat sur les enjeux essentiels de l’élection européenne”.

Le leader du courant besoin de gauche propose certes d’avoir en tête de sanctionner la politique “injuste et inefficace” du Chef de l’Etat mais pose en postulat que la campagne ne peut être centrée autour de ce thème.

“Mosco” préfère attaquer là où ça fait mal, notamment “l’idée reçue” selon laquelle la Présidence française de l’UE n’a pas été un modèle : “Elle a affaibli les institutions communautaires, n’a obtenu, faute de volonté, aucun résultat sur le plan social – rien sur les services publics, un recul sur la durée maximale du travail – a échoué sur le plan économique, en ne réussissant pas à déployer un véritable plan de relance européen. Sa rhétorique est celle de l’Europe qui protège et agit, la réalité n’est pas celle là. Son vrai bilan est celui des conservateurs, celui, sans consistance, du Président de la Commission, José-Manuel Barroso.”

Moins convaincant, Pierre Moscovici propose de s’appuyer sur le Manifesto, une plateforme programmatique commune écrite par les socialistes européens. Fruit d’un consensus, même intellectuellement satisfaisant,  le texte par son mode d’élaboration et son manque de lisibilité (absence de mesures phares) ne constitue pas pourtant l’outil idéal pour mobiliser les foules. Il faudra faire avec.

La vraie solution pour retourner une affaire qui se présente mal reste l’engagement personnel, et dans l’unité, des ténors socialistes. Ce que l’ancien ministre  décrit comme “une guerre de mouvement, une vraie entreprise de conviction”. Une histoire de tripes, de vraie politique au sens noble.

Prenant sa part à cette entreprise, le député socialiste croise le fer dans le quotidien Les Échos avec Bruno Le Maire, secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes. Le fond enfin. Et à cet égard les visions divergent radicalement (cf Les Echos: “Elections européennes : le PS et l’UMP lancent la bataille des projets“ ).

Cinq points à rattraper sur l’UMP ? D’ici au 7 juin, cela reste jouable” avance Pierre Moscovici. Vouloir, c’est déja un peu pouvoir.


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