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Made in China

Publié le 18 mai 2009 par Toulouseweb
Made in ChinaLe premier A320 assemblé en Chine a volé.
C’est un événement hautement symbolique : l’aéroport de Tianjin a servi de décor au premier décollage du premier Airbus A320 assemblé en Chine. ŤUne réussite absolueť a déclaré Fernando Alonso, directeur des vols et de l’intégration de l’avionneur européen qu’accompagnait le premier ingénieur navigant d’essai chinois formé par Airbus, Zidan Ren. Les pilotes, Harry Nelson et Philippe Pellerin, ainsi que l’ingénieur cabine Eric Garcia, contribuaient pour leur part ŕ confirmer l’image résolument internationale de ce premier vol d’une durée de plus de 4 heures : cinq hommes, quatre nationalités.
Cet A320, peint aux couleurs de Sichuan Airlines (notre illustration) doit ętre livré le mois prochain. Il sera suivi par beaucoup d’autres, sachant qu’ŕ l’horizon 2011, l’usine de Tianjin sortira quatre avions par mois.
A premičre vue, il peut paraître paradoxal qu’une ligne d’assemblage supplémentaire commence ŕ fonctionner au moment oů l’industrie des transports aériens est au plus mal. Toute critique n’en serait pas moins hors sujet, sachant que la lignée A320 a plus que jamais tout l’avenir devant elle. La récession finira tôt ou tard par s’estomper et les beaux jours reviendront. Airbus n’en doute pas.
Actuellement 36 exemplaires de la série A320 quittent chaque mois les usines de Toulouse et Hambourg. La cadence va bientôt descendre ŕ 34, un petit pas en arričre qui pourrait précéder le retour d’un plan abandonné récemment, celui de monter ŕ la cadence 40, livraisons chinoises incluses. Ce qui pourrait ętre décidé dčs l’année prochaine ou en 2011. Entre-temps, de nouvelles améliorations seront sans doute apportées ŕ l’avion pour en diminuer davantage la consommation de carburant et conforter son statut de Ťbest-sellerť absolu. Un succčs qui ne se dément pas depuis bientôt 25 ans (6.300 avions vendus, 3.800 livrés, 300 clients) et qui doit permettre de reporter ŕ beaucoup plus tard le lancement de son successeur. Ce dernier se cache sous le nom de code New Short Range, appellation de concepts dotés de moteurs dits de nouvelle génération et non pas d’un projet précis.
La mise en route de l’usine de Tianjin Ťglobaliseť davantage Airbus tout en flattant un client important. Les compagnies chinoises, en effet, ont acheté plus de 700 avions ŕ l’avionneur européen et, sachant que la Chine représente ŕ elle seule un cinquičme de la population mondiale, ce n’est sans doute lŕ qu’un début. Cela en attendant qu’elle vole de ses propres ailes, ce qu’elle entend bien faire dčs la fin de la prochaine décennie. Airbus regrettera-t-il alors de lui avoir mis le pied ŕ l’étrier ? C’est peu probable dans la mesure oů la création de l’unité de production de Tianjin n’implique pas de véritables transferts de technologie. Mais, cela, il est préférable de ne pas le dire tout haut.
Si Airbus installe ensuite une usine aux Etats-Unis pour y assembler avec Northrop Grumman les ravitailleurs KC-45A et l’avion cargo A330-200F, il pourra se prévaloir du titre de véritable champion de la mondialisation aéronautique. Mais, bien sűr, on n’en est pas encore lŕ.
Il fut longtemps question du timide outsider Airbus, né dans l’ombre de Boeing et Douglas, puis des chaînes de Toulouse et Hambourg. L’emploi du pluriel était en soi remarquable. Voici le moment d’y ajouter Tianjin, au cœur de la lointaine Chine du Nord tandis que pourrait suivre un peu plus tard Mobile, en Alabama. C’est une évidence : l’épisode chinois trouve trčs naturellement sa place dans la grandiose saga des ailes européennes.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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