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L’amour, la grâce, la beauté, la poésie, la tendresse, la responsabilité, les sentiments, tout s’entremêle dans ce film suspendu dans le temps, d’une justesse infinie. L’amour comme tragédie humaine, mais dans un style ultra modeste, où les caresses effleurent le spectateur, où le vent froid le glace. Le film se joue de ses moments où les sentiments sont à nus, et sonde le spectateur.
Suivant exclusivement le point de vue d’un asocial un peu benêt, mal à l’aise avec l’autre et habitant toujours chez ses parents, le film traite du choix, du croisement des chemins, quand on doit devenir cet être adulte qui nous caractérisera. Le personnage (formidable Joaquin Phoenix) doit donc décider entre suivre son cœur, pour une relation tumultueuse et à sens unique avec une Gwyneth autodestructrice, et suivre la raison, avec une Vinessa Shaw magnifique, charmante, et folle de lui.
Pour le spectateur, le choix est vite fait. Il faudra plus de temps pour Joaquin, et voilà ce que pourraient être les limites du film, n’étant finalement que les atermoiements balourds d’un égoïste.
Mais cette valse de sentiment touche le spectateur en plein cœur, tandis que James Gray utilise des procédés modestes, et sa caméra intime colle au plus près de ces personnages. Le film n’existerait d’ailleurs pas sans ses acteurs, mais c’est cette caméra qui sublime le tout.
Un film romantique, mélancolique, d’une beauté renversante, et qui n’a rien à voir avec les films de Hugh Grant. Et c’est très bien comme ça.