Jakarta est la capitale de la République d'Indonésie : 12 millions d'habitant... pas vraiment un chef-lieu de canton. Mais en période de crise, les livres ne font pas partie des priorités du peuple. Et malgré le romantisme qui se dégage de soi lorsque l'on annonce être écrivain, ils ne sont pas légion à avoir opté pour cette voie.
Les rares se rejoignent tous sur un point : ce serait le meilleur et plus beau moyen de gagner sa vie... Erike, jeune auteure, avait pris trois mois en 2007 pour rédiger son livre : « Être écrivain, c'est cool. Je peux choisir mes propres horaires, et n'ai pas à porter de vêtements de travail. » Mais cette ancienne journaliste sait aussi qu'elle reprendra dans quelques semaines un travail dans une agence publicitaire : un auteur ne gagne pas sa croûte avec ses romans...
Kahzian Musa, publiée depuis 1998 confirme : « Si j'étais J.K. Rowling, ce serait une autre paire de manches. Mais aujourd'hui, je ne peux pas dépendre uniquement de l'écriture de livres pour vivre. » Sale temps pour les auteurs ? Bagir Haidar, son éditeur confirme : « Je dois admettre qu'il est difficile pour un écrivain de se débrouiller dans ce pays. Même si vos ventes atteignent 5000 exemplaires, avec 10 % de droits d'auteur, provenant des ventes, ce n'est pas assez pour nourrir son homme. »
Bien sûr, il existe les exceptions : Andrea Hirata, qui a connu un best-seller « peut se payer le luxe de ne rien faire d'autre qu'écrire des livres, mais c'est un cas sur un million », ajoute Mushin Labib, auteur spécialisé en philosophie. Bon, OK, lui, il la cherche, la non-réussite, mais tout de même.
Plusieurs auteurs vivraient décemment, sans bénéficier d'un statut tel que celui d'Hirata. Chris Simamora, une pétillante jeune femme de 20 ans travaille aussi comme journaliste, mais elle explique que ses primes reversées tous les 6 mois sont largement plus importantes que son salaire. Alors finalement, à plaindre ou non ?
L'important, c'est d'avoir la foi...