Patricia Turcotte, internaute de St-Georges de Beauce
Dans ma jeunesse, je rêvais à un monde idéalisé, où il n’y aurait jamais de chicanes, d’indifférences, de vols, de meurtres, d’agressions sexuelles sur des enfants et des femmes, ni de gestes de cruautés envers les animaux domestiques, ainsi que pour les bêtes de toutes sortes. Par la suite, j’ai aussi espérée une terre des hommes, où il n’y aurait plus ni corruption, ni injustices sociales, racismes, et encore moins de guerres ou d’avortements. Après tout, on avait bien enseigné aux enfants, que la planète Terre était autrefois le paradis terrestre. Mensonge, utopie ou vérité ?
Heureusement que les êtres humains vivent occasionnellement seulement et pas très longtemps, des petits coins de paradis. Car plus de deux minutes dans un état aussi angélique, et notre cerveau humain décrocherait de la réalité pour de bon, sans possibilité de revenir à la normale. Alors, ce serait un état de béatitude à longueur de journée, comme en exemple, les personnes trisomiques; elles sont presque toujours souriantes, avec un bel humeur et une candeur admirable, si agréables à côtoyer. Une chatte ou une chienne, en exemple, qui attendent des petits, ne se demandent pas ils doivent venir au monde, puisque ceux-ci ne possèdent pas la faculté de choisir librement. La réalité des êtres humains est tout autrement, car rien n’est vraiment facile ni tout prêt à l’avance; surtout lorsque survient un drame dans la vie des adolescentes et des femmes.
l’humour d’André Sauvé
Pour emprunter l’expression de l’humoriste André Sauvé: je ne suis génétiquement pas construite. pour aborder le délicat sujet de l’avortement; mais surtout pour me prononcer, POUR ou CONTRE ? Ayant promit à Isabelle Bérubé de Rimouski qui a témoignée sur l’avortement, sur le site: www.refletsdesociété.com de Raymond Viger; alors je m’exécute.
Rares sont les occasions de lever mon chapeau aux députés, aux ministres et aux premiers ministres du Québec, du Canada et de tous les pays du monde entier; parce qu’ils ont à méditer souvent sur des sujets délicats comme l’avortement, qui exigent non seulement du cran et de l’humilité, mais aussi d’importantes responsabilités et examens de consciences. Tout comme ils se prononcent souvent sur des sujets peu banals, tels: mourir dignement, l’euthanasie pour les personnes agonisantes, l’assistance au suicide aux grands malades chroniques, la sexualité des personnes âgées et handicapées, décriminaliser et légaliser la prostitution, la marijuana, etc.
Dr Henry Morgentaler et les avortements
Jusqu’à ce que je traverse ma crise du milieu de la vie, ou crise de la quarantaine, j’entrais dans la catégorie des personnes conservatrices; quoique je possédais des idées libérales sur des tas de sujets sociaux et humanitaires. Sans même réfléchir bien longtemps sur l’avortement, ma réponse était sans hésiter, et ce, jusqu’à l’âge de 40 ans: CONTRE, sans aucune possibilité de changement. Ainsi, ne connaissant que le célèbre Dr Henry Morgentaler, comme professionnels de la santé spécialisé dans les avortements médicaux, je considérais sincèrement que celui-ci et ses aidants médicaux, comme pratiquant des actes de cruautés physiques et mentales sur les femmes, ainsi que des gestes criminels sur les enfants assassinés; rien de plus, rien de moins. Parce qu’une crevette ou une sardine sont bien de la famille des poissons; tout comme les embryons et fœtus sont bien des personnes humaines à part entière.
Tout serait si simple, si toutes mes croyances et valeurs de bases n’avaient pas été entièrement pulvérisées par un spectaculaire volcan. Pire encore, d’importants tremblements de terre évalués souvent à une force de 8.5 à l’échelle Ritcher, ont complétés les dégâts déjà désastreux. Vu sous ce nouvel angle bousculant, j’ai dû redonné au Dr Morgentaler, un titre de très grand médecin humain et professionnel, faisant preuve de vraie humilité, d’une audace hors du commun, et courageux dans ses convictions. Pourquoi ?
L’avortement et le milieu médical
Dans le cas d’un avortement, je considère chaque cas comme une situation unique. Si on consent à donner à une femme, accès à un avortement pratiqué dans un milieu médical sécuritaire, humanitaire et professionnel, on épargne alors la santé et la vie de cette femme qui subit l’avortement; bien sûr, on vient d’enlever la vie à un enfant. Par contre, si on refuse à cette même femme, accès à l’avortement, il y a un grand risque de placer en réel danger, non seulement la santé et la vie de cette personne, mais aussi celle de l’enfant. Dans les pires situations, j’opte toujours pour la décision la moins lourde de conséquences. Il est évident que de jouer à l’autruche en continuant d’opter contre l’avortement, serait une solution plus facile; du moins au regard des autres. Parce qu’une femme qui désire interrompre sa grossesse, se tournera vers les actes chirurgicaux clandestins à des prix faramineux, et à hauts risques de dangers pour deux êtres humains; plutôt que d’un seul.
Avortement et moyens de contraception
Selon ma perception personnelle, le corps d’une femme lui appartient totalement, tout comme un homme est aussi propriétaire de son corps physique. Je ne prône quand même pas pour l’avortement comme moyens de contraception. Quoique je n’en démords pas, chaque femme a droit a son choix libre, comme elle devrait aussi avoir accès à de l’accompagnement médical et humanitaire, avant de prendre son choix final éclairé, mature et libre. En cas d’abus à ce sujet, il pourrait y avoir une équipe multidisciplinaire dans les CLSC et les établissements de santé, pour venir en aide aux femmes. Il devrait y avoir davantage d’informations, de préventions et d’éducations populaires auprès des jeunes étudiants, dès la puberté. Voilà la plupart de mes réflexions sur ce grand débat de société, qui nous concernent tous à quelque part.