Magazine Cinéma
Comment dire, il y a des films qui font scandale en dénonçant des horreurs, en levant des tabous, parce qu'ils sonnent justes, parce que , même s'ils ne sont pas des documentaires, leurs sujets imposent une documentation précise pour être crédible un maximum. Et puis il y a les films qui font scandale car le minimum de crédibilité dont ils devraient faire preuve est réduit à un bon gros zéro, parce que le scénariste est un bon à rien, par exemple. Je parle de "bon à rien" pour que ceux qui apprécient Abdel Raouf Dafri, le fameux scénariste, ressentent bien ce que vont ressentir les Corses ou encore les musulmans. Je ne vais pas m'amuser à dire que tous les musulmans ou tous les corses sont des saints. Par contre, je connaît mal la question musulmane, donc je me vais me concentrer sur les corses, contrairement au scénariste , qui , lui ne doit pas connaître la question corse, on ne peut pas s'amuser à dire que tous les nationalistes corses, sont des truands. Et pour grossir le trait (déjà épais), on rajoutera à ça une violence soutenue, hein...
Alors on dit merci aux clichés, unique base de recherche de l'historien de "La Commune" et de "L'instinct de mort". Le cinéma de Jacques Audiard, plonge dans le réel et prend souvent à contre-pied avec talent, de surcroit, il cherche rarement a tromper son spectateur en prenant un raccourci rapide(je n'ai pas trouvé d'exemple dans les films que j'ai vu de lui), et donc, il faudra dire au scénariste principal que , NON, il n'y a pas de rapprochement de prisonniers politiques Corses, NON, ils ne reviennent pas tous à la prison de "Borgo", en Corse, donc encore moins en entonnant fièrement l'hymne régional (n'importe quoi), et NON, nationaliste n'est pas synonyme de voyou, ni de bandit, ni de violent, encore moins de mafia, et surtout pas de manière automatique.
Alors je ne sais pas ce qu'il en est avec la communauté musulmane, mais si son traitement est comparable à celui de la communauté corse, ça n'était pas besoin d'engager un scénariste pro, il suffisait juste d'acheter le dico des "Clichés communautaires" et de faire écrire l'histoire par un gamin de CM2.
Comprenons nous bien, il y a des cons partout, même chez les Corses.
Et même chez les scénaristes.
Dommage, ce genre de médiocres facilités gâchent l'ensemble du film, en tout cas pour ceux qui connaissent la réalité, mais le pire, ça sera ceux qui ne connaissent pas et qui y croiront.
Bannister.