Quoi qu'on en disent que cela soit en bien ou en mal, Tori est une référence de la musique moderne. Toutes les chanteuses actuelles l'ont écouté au même titre que sa propre idole la légendaire Kate Bush. Aujourd'hui, lundi 18 mai 2009 elle sort son onzième album au titre plutôt évocateur Abnormally Attracted to Sin alors que vraiment je viens à peine de digérer sa précédente galette American Doll Posses sorti il n'y même pas 2 ans. En effet, depuis un moment, je en suis plus pas à pas la carrière de Tori Amos. Cela remonte à 2001, lorsqu'elle a sorti l'acétique Strange Little Girls, en fait, j'avais rien à faire de ces reprises qui me paraissaient à l'époque soporifiques ou outrancières (d'ailleurs je n'ai jamais oser rejeter une oreille).
Ensuite, c'est le vide, puis il y a trois ans j'ai décidé d'acquérir sa discographie la plus récente : Scarlet's Walk (2002) et The Beekeeper (2005, j'ai pu constater que mon amour pour Tori est resté intact mais également que plus personne ne pouvait se mettre sur le chemin entre elle et ses fan(atiques). La durée de ses albums fait peur, elle avoisine à chaque fois les 70 minutes, la tracklisting est interminable, ne peut-elle pas juste se remettre en question, à force de générosité elle va se mettre à dos définitivement ses détracteurs que n'attendent que cela pour la casser alors que sa créativité n'a jamais été aussi débordante, elle se laisse hélas débordée par les fausses bonnes idées d'album concept qui n'intéressent que les fan(atique)s et par cet imbroglio de chansons qui se retrouvent mal positionnées ou s'égrainent sans cohérence apparente (sauf bien sûr pour l'artiste).
Au lieu de chroniquer dans l'immédiat son nouvel album encore indigérable (qui peut dire qu'il a déjà un avis définitif sur ces 19 nouvelles chansons leakées depuis le début de la semaine ? Bon à par les détracteurs et les fanatiques ? Pas d'avis sur la question ?) je préfère revenir sur son avant dernier album studio American Doll Posses qui remettait une Tori sur les rails de la mainstream de qualité. D'abord, j'ai eu peur lors de sa sortie en 2007, elle renouait avec le concept déjà éprouvé de multi personnages (sur Strange Little Girls, mon album maudit de Tori) 5 personnages qui la caractérisent... enfin je ne vais tout expliquer au risque de vous endormir si cela n'est déjà fait.
Bon, j'en suis à 3 paragraphes, vous décrochez ? Je ne vais pas trop m'étaler sur le sujet : American Doll Posses est certainement l'album le plus accessible de Tori depuis le génial From The Choirgirl Girl (mon album ultime, favori sur lequel je me suis éclatée pendant des heures à danser sur Raspbery Swirl, la vidéo live ici, please visionnez-là !). C'est vrai, peut être pas le meilleur (la présence de 23 chansons le rend impossible) mais le plus calibré depuis un moment. Je vais vous dire les meilleures songs (me préférées en tous les cas) : Big Wheel est un single jouissif, politiquement incorrect (très piquant ce I am a M.I.L.F. qui signifie “mother I’d like to fuck”). Du grand art, si, si je salue bien bas, cela faisait un moment que je n'avais plus entendu une Tori aussi accessible. De même le très Kate Bushien (que c'est moche, j'ai pas pu trouver meilleur terme) Bouncing Off The Clouds s'avère une piste aérienne piano/voix/batterie/synthé excellente. Teenage Hustling est d'un acabit plus lourd : toutes guitares distordues ouvertes, ce morceau faussement punk fait vraiment plaisir. Très addicictif. Digital Ghost est une ballade façon guitar hero qui m'a vraiment foutu les poils en l'air. Elle en a seule le secret avec Sarah Slean.
Mr Bad Man constitue l'une des dernières meilleures chansons de la carrière de Tori. Cette perle pop cynique est indispensable à l'écoute. Et puis revoilà la Tori Amos des tous grands jours avec Girl Disappearing. Cette ballade brûlante piano-voix (+ magnifiques arrangements de cordes) est vraiment émouvante. Un petit chef d'oeuvre made in Tori. Hard et sensuel, Body and Soul m'envoie à chaque fois au septième ciel, ce morceau pop/rock est l'un de mes préférés, j'adore quand elle se lâche complètement. Father's Son casse complètement le rythme de l'album pour constituer l'une des plus belles pistes de l'album. Cela faisait un moment que Tori ne m'avait plus envoûté de cette façon, je retombe amoureuse dans ces moments de fulgurance musicale. Programmable Soda est une petite merveille de simplicité, depuis Mr Zebra je n'avais plus entendu quelque de chose d'aussi léger chez Tori. Beauty Of Speed propose une atmosphère aérienne des plus intéressantes et s'avère assez catchy, le refrain est soigné. Du beau boulot. Smokey Joe décrit les tourments de deux de ses personnages, l'ambiance crépusculaire et tourmentée est prenante. Un bijou. Dragon clôture sur un piano-voix intimiste. C'est sobre et impeccable et le refrain lumineux est superbe, que demandez de plus ?
11 chansons sur 23 (peur-être 1 ou 2 à ajouter selon vox goûts) et Tori aurait sorti un album very tight et sans bavures. Peut être le meilleur depuis From The Choirgirl ? Ce sont morceaux pourvu d'une belle fulgurance, dommage qu'elle n'ait pas su prendre la direction artistique en main afin de couper dans le superflu. Au lieu de cela, on a droit à un bon album mais qui n'en fini jamais.
Note Finale : B pour l'ensemble
Note Finale : A pour les 11 chansons selectionnées