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Festin pascal polynésien

Publié le 17 mai 2009 par Argoul

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Article repris par Medium4You. 

Dimanche de Pâques, direction Papeari. Je suis invitée à un grand tama’ara’a (festin, repas). MA. et  JE. ont invité leurs familles et amis respectifs. Un veau à la broche de 150 kg sera rôti. Il a été conseillé aux invités d’apporter une entrée et leur boisson s’ils veulent autre chose que du jus. Les adventistes, nos hôtes, ne consomment pas d’alcool. Les pâtisseries avaient été concoctées pour une des filles de MA. Cette dernière a eu sept enfants d’un premier mariage, et un enfant avec son second mari JE. Il ne lui était donc pas difficile de réunir plus d’une centaine de personnes : les enfants, les petits-enfants, les arrière-petits-enfants, les sœurs, les frères et leur progéniture. Le dernier né était un garçon âgé de quatre jours présent lui aussi au tama’ara’a ! Les tables étaient dressées dans un de leurs hangars au milieu d’arbres fruitiers. Pour éviter les retours difficiles et dangereux, un bus avait été affrété depuis Punaauia pour les résidents de la terre familiale et le retour assuré. Une cinquantaine de personnes heureuses de prendre le bus … c’était la toute première fois qu’ils utilisaient ce mode de transport.

« - Vous n’aviez jamais pris le beuss ? (prononcé à la Tahitienne)
- Non, avant,  pour aller à l’école on prenait le truck, ensuite nous avons tous eu des voitures. Nous sommes ravis d’aller dans ce beuss ensemble à Papeari. »

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Après le repas, musique et chants jusqu’à la tombée de la nuit ! J’en ai profité pour retrouver les quelques personnes rescapées du voyage au pays des kangourous. Je suis conviée à aller passer une fin de semaine chez DO. à  la presqu’île.

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De quoi goûter du vi Tahiti, la pomme-Cythère (Spondias Cytherea). Utilisée comme ra’au (médicament) contre les hémorragies après une fausse-couche, les angines, les intoxications alimentaires et les névralgies dans la médecine traditionnelle. Arbre indigène en Polynésie, c’est un des rares arbres à feuilles caduques. Le tronc est droit, le bois est blanc, léger et peu résistant. Le fruit est de forme ellipsoïdale, de 7 sur 5 centimètres, épiderme vert avant maturité puis jaune pâle. La partie charnue est comestible, sucrée et acidulée, l’odeur rappelle celle du coing, avec toutefois un léger goût de térébenthine. Le noyau est volumineux.

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Vana est l’oursin noir à longs piquants (Echinus sp.). A mon avis, il est moins goûteux que celui que l’on déguste en France. Le corail est plus terne. On peut l’acheter ici  sur le bord des routes, il est vendu par les pêcheurs dans un petit pot sans la coquille bien sûr ! Les Polynésiens le mangent avec du pain, du beurre et quelques gouttes de citron vert. C’est la saison des vi Tahiti : l’on trouve et mange les vana. Tama’a maitai (bon appétit) !

Occasion aussi de boire du vin ? Non, non, pas celui de Rangiroa, mais du vin de Cahors ! Heifara S-V est venu présenter son « Varua Maohi » dans un hôtel de la place. Heifara est né à Tahiti d’un père popa’a originaire du Nord de la France et d’une mère polynésienne. Parti en France en 1980 avec ses parents, ses frères et sœurs à Cahors, il a été adopté par une famille de vignerons dont il épouse l’une des filles. Il se laisse séduire par le vignoble et le vin. Il est tout naturellement venu présenter son bébé dans le pays qui l’a vu naître.


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