C'est du jamais vu en matière de violences urbaines. Des policiers ont fait l'objet d'une rafale de balles à l'arme de guerre ce dimanche vers 3 heures du matin à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Ils transportaient des suspects gardés à vue pour un examen à l'hôpital Jean-Verdier, à Bondy, où se trouve l'unité médico-judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Le fourgon de police rejoignait l'autoroute A 86 à la Courneuve lorsqu'il a été bloqué au niveau d'un rond point par deux voitures.
Un homme armé d'un fusil est alors sorti d'un des deux véhicules et a déchargé sur le fourgon de police une rafale de balles. Selon certaines sources, il s'agit d'une arme automatique de fort calibre, "sans doute une Kalachnikov". Le ministère de l'intérieur a confirmé ce dimanche matin qu'il s'agissait d'une attaque à "l'arme de guerre". La police a riposté en tirant. Trois impacts ont été relevés dans la carrosserie du véhicule de police et cinq douilles de fusil 7.62 d'arme de guerre ont par ailleurs été retrouvées au sol.
L'usage d'une telle arme en matière de violences urbaine est une "première", expliquait ce dimanche patron des policiers de Seine-Saint-Denis Jean-François Herdhuin. "Je n'en avais entendu parler que dans les affaires de grand banditisme" et "c'est la première fois, et je travaille depuis longtemps en banlieue parisienne, que je vois utiliser des armes de ce calibre dans le cadre des violences urbaines."
Le suspect menotté, à l'intérieur du fourgon, a pris la fuite, à pied. Le tireur, aussi, protégeant sa course par un nouveau tir en direction des policiers. La voiture est repartie. Aucun policier n'aurait été blessé.
La cavale du suspect a finalement été de courte durée puisqu'il a été rattrapé par une équipe de la Brigade anti-criminalité. Il avait été arrêté en début de soirée - "dans la cité HLM des 4000", selon certaines sources. Il est soupçonné d'avoir lui même tiré sur la police au pistolet à grenaille un peu plus tôt dans l'après-midi.
Ce dimanche, le syndicat Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) s'est déclaré "inquiet" des "dérives et des violences" après ces coups de feu. Des violences qui, selon Thierry Mazé, responsable du syndicat, "montent d'un cran en Seine-Saint-Denis." A La Courneuve encore, selon le syndicaliste, des inscriptions sur les murs de cités prévenaient la police que cette "violence" allait "monter contre la police" après de précédents incidents.
Source du texte : LE PARISIEN