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Théo Dupisson joue de l'accordéon avec une légèreté chagallienne. Il s'envole sur le toit du monde et observe,
un peu narquois, le duel perdu d'avance du sens et du non sens. C'est que Théo est surtout philosophe. Il se demande quelle unité pourrait bien se trouver dans le chaos afin "que la vie soit un
séjour humain". Pareil au ver à soie, il tisse toutes sortes de liens entre matière et esprit, ceux qui, peut-être, constitueront "la table où déposer autre chose que ce qui traîne autour".
Aller chercher plus loin d'autres chemins, Théo Dupisson y réussit à merveille. Avec un
drap blanc traversé d'ombres et de soupirs, d'architectures qui bousculent les lignes, il met en scène et dans un même souffle ses propres textes, (L'oisellerie de cuivre), et ceux de
Marcel Schwob, (Le livre de Monelle). Et le ver à soie, tantôt grave tantôt facétieux, danse sur le fil des allégories qui tiennent ensemble l'univers. Pari ô
combien risqué mais réussi de théâtraliser une langue sans personnage dont le sujet serait, qui sait, le verbe et lui seul. Avec une belle présence sur le plateau.
Le monde du théâtre ne tardera pas à s'intéresser au talent singulier de Théo. Il le faut.
Théo Dupisson s'est produit au théâtre Le jus d'art.http://myspace.com/jusdart