Propos recueillis par Amel DJAIT :
J’ai récemment lu que la Tunisie n’aurait pas soif jusqu’en 2030. Faut-il s’en réjouir ou en pleurer ? 2030, n’est-ce pas déjà demain ? Où en est réellement la situation de l’eau en Tunisie ?
Lebdi Fethi: S’il y a véritablement une personne qui se hasarde à prévoir que la Tunisie aura soif d’ici une date précise, alors permettez-moi de déclarer qu’elle n’a rien compris à l’eau et à son histoire en Tunisie. Avant de spéculer sur l’avenir, il faut lire et comprendre l’histoire. L’Histoire dans le domaine de l’eau a prouvé que notre pays n’a jamais eu soif. A moins d’un changement climatique «miraculeux» et tant que nous avons les eaux de surface ou de pluie -eaux qui se régénèrent-, nous n’aurons pas soif. Nous serons confrontés probablement à des situations de pénurie plus sévères au vu des changements climatiques et d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, qui augmente considérablent au gré de l’évolution économique du pays et du bien-être du citoyen.
Sachez qu’ avec un système de l’eau qui s’appuie sur les eaux de surface, le stockage, la mobilisation et le transfert qui fonctionne en termes de complémentarité entre les systèmes hydrauliques et les régions, nous n’aurons pas soif en Tunisie.
Avec les avancées technologiques dans le domaine du dessalement, la Tunisie regorge de suffisamment d’eau saumâtre, que nous avons les moyens d’exploiter, grâce aux technologies appropriées, pour affronter des situations difficiles. Nous avons les compétences humaines pour exploiter ces eaux. Cela coûterait cher, mais face à des situations critiques ou extrêmes, tout devient relatif.
Vous savez, pour nous qui travaillons en amont, 2025 c’est déjà aujourd’hui. Les ressources de l’eau disponibles au stockage aujourd’hui sont estimées à plus 2 milliards de m3 de capacité. A l’avenir, les ressources de surface peuvent atteindre les 300 millions d’eaux usées traitées. Cela permet de bénéficier des ressources additionnelles.
La Tunisie a tout de même été déclarée vivant dans un état de «stress hydrique» par la Banque mondiale
Absolument, selon la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La Banque mondiale estime que lorsqu’on vit en dessous de 500 m3/an/habitant, alors on vit en état de «stress hydrique». Ce stress hydrique a alors un impact direct sur le niveau de vie, de l’hygiène et le fonctionnement social et économique d’un pays.
Je vous retourne la question : Est-ce qu’en Tunisie, où l’on vit avec moins de 500 m3 par an et par habitant, nous sommes confrontés à de problèmes sérieux d’hygiène par exemple ? L’état de santé en Tunisie est-il à ce point préoccupant ?
Il me semble que vous contestez complètement cette appréciation...
Bien sûr ! Pour comprendre, il faut se référer aux données et méthodes à l’origine de ces prévisions et constations. Un stress hydrique est soit physique (moins de 500 mètres cubes par an/ha) et vérifiable par rapport à l’impact social et économique du manque de l’eau. Dans notre cas, cette thèse ne se vérifie pas. Le Tunisien moyen possède sa douche et n’a jamais eu de rationnement d’eau potable. Nous n’avons jamais effectué de coupure ou de rationnement d’eau. L’irrigation se fait normalement et le pays possède des eaux en stockage interannuel.
Il n’existe pas un véritable stress hydrique sauf physique selon la norme OMS, mais nous gérons pour l’irrigation les événements secs, qui sont structurels pour la Tunisie et non conjoncturels, grâce à une régularisation interannuelle des réserves d’eau.
L’eau est au cœur de la machine économique. Certains secteurs ne mettent-ils pas en danger nos ressources en eau ?
L’eau est considéré en Tunisie comme un facteur de production assez important, notamment dans les produits d’exportation et d’importation. A titre indicatif, le prix de l’eau est compris dans le prix de vente de la tomate. L’argent obtenu, à travers l’usage de l’eau, permet à une entreprise d’importer ce qu’elle ne peut produire aujourd’hui en Tunisie. Et cela crée un effet compensatoire.
Nous avons réalisé une étude, il y a quelques années sur cette question. L’enseignement principal qui se dégage de cette étude est que nous sommes en mesure d’importer deux fois ce que l’on exporte en termes de quantités d’eau. Par exemple, quand vous importez une banane, vous importez aussi de l’eau. C’est même mieux, en termes de valeur cela peut atteindre jusqu’à 7 fois la valeur de l’eau.
Donc, le Tunisien ne vit pas avec à peine 500 m3, il vit avec le double. C'est cela la vérité du terrain. Cela imbrique l’existence d’une machine complexe qui repose sur un système de services derrière l’agriculture et l’eau. Grâce à cette machine, on considère qu’il y a une augmentation des ressources hydriques. Cette eau existe de manière virtuelle à travers les produits des activités économiques et commerciales.
Mais au-delà du rôle valeur, l’eau est un droit fondamental, un élément de stabilité et de paix.
L’eau est tentaculaire. C’est une ressource qui touche à plusieurs domaines. C’est certes une question technique mais il faut en comprendre toutes les autres facettes : sociales, juridiques et législatives, financières, économiques, politiques, etc. La réussite et l’efficacité de la gestion dépendent de la prise en considération de toutes ces facettes. Quand nous parviendrons à en mesurer et répondre à toutes ces facettes, nous arriverons au stade de la bonne gouvernance et à initier -ce n’est pas encore le cas- une véritable gestion intégrée des ressources en eau.
Sommes-nous justement arrivés à ce fameux stade de bonne gouvernance en matière d’eau ?
On va vers la bonne gouvernance, mais actuellement, il faut mettre sur la table les questions d’efficience de l’usage de l’eau, de durabilité des ressources et d’équité d’allocation, pour réussir ce challenge.
Pourriez-vous résumer les différentes étapes que nous avons réalisées et quels sont les objectifs à venir ?
Durant les années 1990, la Tunisie a engagé un programme colossal dans le domaine de l’eau, d’où actuellement découle une certaine confortable position. Cependant, il convient de faire attention. La première décennie a été caractérisée par la mobilisation et l’évaluation des ressources hydriques qui s’est traduite par une politique de construction de barrages que nous continuons, par ailleurs. Je fréquente les instances internationales et analyse les autres politiques de l’eau dans le monde. Mon objectif est de contribuer à savoir s’il y a éventuellement d’autres projets à engager et des technologies nouvelles ou des modèles en cours de promotion.
Nous avons choisi une stratégie qui nous est propre et elle fonctionne mais elle est à renforcer. Je n’exagère rien en vous demandant d’aller voir chez les autres, ne serait-ce que sur le même continent, pour saisir l’intérêt de la démarche tunisienne. Nous n’avons pas transféré de l’eau sur des centaines de kilomètres sans objectif d’efficience. Nous l’avons trouvé et procuré là où elle ne se trouvait pas. Le cas du sud de la Tunisie est édifiant à plus d’un titre.
Grace à cette politique, nous avons pu fixer les habitants et convertir cela en richesses et développement. La Tunisie a réussi à garantir ses frontières et son espace vital. Vous rendez-vous compte seulement du travail colossal qui a été fait par une génération d’hydrauliciens tunisiens pionniers? Nous avons puisé certaines expériences dans l’Histoire pour la conservation des eaux et du sol et la gestion participative et continuons à tirer profit des technologies pour l’économie de l’eau et la réutilisation des eaux usées traitées. Pour la nouvelle décennie, l’objectif consiste à engager d’importants investissements et augmenter les ressources par d’autres moyens, notamment par des ressources non conventionnelles (eaux usées traitées, dessalement d’eau saumâtre et d’eau de mer).
L’Espagne a adopté une stratégie qui consiste à faire du dessalement de l’eau de mer au profit de l’agriculture sous serres. A Alicante, il y a des centaines d’hectares irriguées par ce type d’eau. L’eau y coûte près de 1$ mais la production agricole y est impressionnante et arrive à justifier ce coût de l’eau.
Le coût de l’eau est donc relatif selon vous ?
C’est ce que je dis souvent : le coût est absolument relatif. Les Espagnols ont choisi le dessalement à coût élevé mais c’est rentable. L’Espagne n’est pas un pays pétrolier et il faut aussi oser, quelquefois. Dans l’univers de l’eau, il n’y a ni tabous ni limites. C’est le génie de la nature et celui de l’homme qui s’adaptent à la nature. Il faut garder espoir et croire en l’avenir. Il suffit de mettre les outils et les moyens pour l’assurer. Par nature, je suis optimiste. Nous sommes en plein cœur du sujet, l’eau c’est la vie.
Vous êtes conforté par la nature ou par le savoir-faire des hommes ?
Par les deux. Vous savez, l’homme oublie vite, très vite. Il y a 30 ans, vous auriez demandé à un agriculteur ou un consommateur s’il pouvait trouver des tomates au marché en plein mois de décembre, il vous aurait rit au nez. Il faut aller par étape, se mettre des objectifs et y travailler.
Nous avons fait de la disponibilité globale, mais avons encore des problèmes en termes de disponibilité locale. Il ne faut pas se le cacher. Nous avons accompli en grande partie les grands aménagements et la mobilisation, les grands transferts, les grands ouvrages, mais nous avons encore des questions à résoudre au niveau local et des corrections d’orientation dans la politique de l’eau, eu égard à l’actualité climatique et du marché et aux prévisions des changements climatiques.
Les questions de durabilité commencent aussi à apparaître dans les systèmes de l’eau, surexploités.
En ayant un coût, l’eau a forcément un prix. Les agriculteurs grognent par rapport à un prix qu’ils estiment élevé. Qu’en pensez-vous ?
Si aujourd’hui certains disent 150, 160 ou 180 millimes, c’est cher, permettez-moi de demander : est-ce cher par rapport à la manière de valoriser l’eau ? Cela peut choquer, mais réellement le barrage a coûté 100 millions de dinars et plus. Un barrage a une durée de vie, il faut l’entretenir et faire en sorte qu’il ne soit pas envasé de sitôt… Dans notre pays, certains barrages ont 50 ans comme celui de «Mellegue». Les barrages ont une durée limitée dans le temps, à cause de l’envasement et de la sédimentation. Désormais, nous avons un important défi à affronter. Qu’est-ce qui peut remplacer un système de mobilisation d’eau à partir des barrages dans un siècle ou dans 50 ans ? Les sites de barrages ne sont pas infinis.
Pour revenir à votre question, l’eau coûte cher pour sa mobilisation, sa disponibilité et son accessibilité, très cher même. Réalisez-vous qu’elle nous coûte près de 500 et jusqu'à 800 millimes parfois ? Aujourd’hui, si je vous la vends à plus du coût actuel, êtes-vous capables de produire et de gagner de l’argent ? D’autres le font. Pourquoi pas nous ? Ceci est le véritable challenge de la gestion de l’eau pour l’avenir, dans un souci de valorisation économique, ayant à l’esprit bien entendu un équilibre social à sauvegarder.
C’est une question de compromis entre objectifs, parfois conflictuels, de l’usage de l’eau. Les secteurs usagers de l’eau vont pouvoir se mettre à table pour départager la ressource en cas de pénurie, même conjoncturelle. Les instances d’arbitrage doivent évoluer avec ce concept, où le risque de non satisfaction de la demande est très probable. Le code des eaux lui-même va devoir être repris, en intégrant les objectifs de satisfaction de la quantité mais aussi de la qualité. Le service de l’eau fourni à l’usager regroupe les deux paramètres de qualité et de quantité.
L’agriculture prend environ 80% des ressources hydriques du pays. Des questions aussi capitales que l’autosuffisance alimentaire se posent. Les céréales constituent une part belle de l’équation. Aujourd’hui, nous concevons des céréales autour des périmètres irrigués. Nous cherchons l’eau et installons autour d'un système de production. Désormais, au lieu de faire des céréales autour de la source d’eau, il faut «créer» l’eau pour les zones céréalières, rapprocher l’eau des zones de production et non l’inverse.
Concrètement, cela reviendrait à faire de Kairouan ou de Siliana une zone céréalière ?
Kairouan, Siliana, Jendouba, Le Kef, Béja, Bizerte, etc. Il faut réfléchir à des autoroutes de l’eau qui absorbent le surplus d’eau en cas de crues et desservent des zones potentielles en cas de crise. Les céréales sont un domaine important qu’on ne peut négocier. C’est une question de souveraineté. Il y a un grand polymorphisme en Tunisie. Vous êtes à 1.000 mm par an en moyenne à Sejnane et descendez à 600, 400 ou 200 mm à quelques centaines de kilomètres. Vous passez d’une forêt à Aïn Draham et en quelques heures, vous vous retrouvez dans le désert. Cela se traduit par une dégradation hydrologique rapide.
La Tunisie est très riche en termes d’approche de l’eau. C’est vraiment une école de l’eau. Cette diversité hydrologique se traduit sur les cultures et les comportements des individus. La société oasienne ne se comporte pas comme celles des grandes cultures.
Aujourd’hui la tâche est de travailler en termes de complémentarités. Nous devons penser aux transferts. Ils doivent être travaillés dans le sens de l’équité, de l’efficience et de la durabilité.
Pour revenir à la question des barrages, existe-il d’ores et déjà des éléments de réponse ?
Sur décision présidentielle, le versement des eaux usées dans la mer a été interdit. Ceci oblige à traiter les eaux usées selon des normes très rigoureuses. Valoriser ces eaux par leurs réutilisations, en particulier pour les terrains de golf et pour l’agriculture, est à l’ordre du jour. Nous aurons environ 200 mille mètres cubes d’eaux traitées par jour et il faut réfléchir à établir une adéquation entre la production des eaux usées traitées et nos besoins de réutilisation. S’il n’y a pas cette adéquation, nous serons obligés de stocker quelque part. Les barrages sont des espaces de cols naturellement propices et si la technologie peut nous aider à faire des grands stocks sur des plaines, là où les problématiques des barrages se poseront en d’autres termes.
Aujourd’hui, le nombre de sites propices à mettre en place un barrage dans notre pays est limité. Cette optimisation se posera à nous rapidement. Je rappelle qu’il y a déjà une deuxième génération de barrages souterrains en place qui sont des barrages imperméables créés à partir de digues souterraines. L’avenir est à la création d’une troisième génération de barrages.
S’agissant des eaux usées traitées, il faut tenir compte des mégaprojets dans le Grand-Tunis comme le projet de «Sama Dubaï», «Bled El Ward», le port de plaisance, le pôle financier, etc. Nous allons avoir de grandes quantités d’eaux usées, à cela s’ajoutera une contrainte de non pollution. C’est là que les barrages de troisième génération répondront à cette question, pour stocker les millions de m3 d’eaux usées traitées, en attente d’exploitation ultérieure (réservoirs de surface, barrages souterrains ou nappes rechargées).
Elle est où la différence entre les barrages?
La différence entre barrages courants et ceux pour les eaux usées est simple. Le barrage recueille par ruissellement l’eau de pluie qui est tout à fait aléatoire. Dans le cas des eaux usées, il s’agit de 300 millions de mètres cubes d’eaux traitées par an qui sont certaines (il n’y a pas d’aléa comme la pluviométrie), qui seront réutilisées ou stockées selon l’inadéquation entre la demande et le besoin. C’est un travail énorme à faire. Certaines études sont en cours pour étudier le transfert de ces eaux vers les zones de production céréalières ou fourragères.
Dans la pratique, les agriculteurs tunisiens peuvent-ils résister à des périodes de sécheresse extrêmes ?
L’agriculture paysanne a du bon en ce sens qu’elle permet d’agir avec une culture de gestion de petite exploitation qui lui est propre. Elle est de fait capable de résister à un événement extrême d’une manière beaucoup plus efficace qu’un Européen, car elle maîtrise les petites astuces du système de la paysannerie. Ces petites agricultures font un système cohérent dans lequel il faut introduire des technologies tout en s’appuyant sur des systèmes de collecte d’eau.
C’est un système à petite échelle qui fonctionne sans beaucoup de contraintes technologiques.
Au vu des grandes caractéristiques de l’expérience tunisienne, peut-on exporter le " know how" tunisien ? Existe-t-il une «école tunisienne» de l’eau?
Absolument, il y a une «école tunisienne» en matière de gestion de l’eau, et il convient de l’appuyer. Une génération est déjà partie à la retraite et il faut assurer la continuité sans perdre les acquis de cette école. Tout le challenge consiste à animer et centraliser les débats pour en tirer les meilleures conclusions à mettre au service des décideurs.
La tendance mondiale est à la privatisation de l’eau. Par exemple, pour l’eau potable, il existe des maillons nécessitant l’efficacité et la souplesse du privé. Ces maillons peuvent répondre à bien des exigences. La SONEDE, l’ONAS et les privés dans le domaine de l’eau ont assez d’expertise pour aller chercher des marchés en Afrique subsaharienne par exemple ou ailleurs.
Vous pensez que dans cette phase de privatisation, les opérateurs privés et publics peuvent se mettre en avant à un niveau international ?
Le Code de l’eau a été changé et il sera travaillé dans les prochains jours pour qu’il soit adapté au secteur public-privé. Ne perdons pas de vue que l’eau est un bien public. Sa gestion doit être administrée par la communauté et le secteur public, car ce dernier regarde l’intérêt public collectif, qui n’est pas obligatoirement la somme des intérêts individuels. Il est important qu’au niveau des allocations, le débat et l’arbitrage se réalisent entre les différents secteurs. Le compromis entre ces secteurs doit être arbitré par les pouvoirs publics.
La Tunisie a une spécificité qui lui est propre. L’eau y est gérée par le ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques. Aujourd’hui, la ressource et sa production vont ensemble. Il faut développer le niveau de négociation pour qu’il y ait un compromis. Nous pouvons gagner des parts de marché à l’étranger. C’est même nécessaire. Il faut de la souplesse, de l’efficacité et de la responsabilité.
Le système de l’eau a besoin de financements. Et les ramener à travers le secteur public uniquement n’est plus d’actualité. L’Etat a d’autres engagements et tellement d’urgences. Des sociétés opérant dans l’énergie solaire pour le pompage dans les petites exploitations, des entreprises comme l’ONAS ou la SONEDE, sont capables de ramener de l’argent pour financer le secteur de l’eau en Tunisie. Des villes entières dans des d’autres pays sont totalement prises en charge par les sociétés genre SONEDE qui viennent de l’étranger. Ces sociétés n’ont pas de meilleure expertise que nous. Il suffit de maîtriser les technologies et mettre un cadre de gestion adéquat, responsable, souple et motivant, pour qu’on puisse être au niveau que ces sociétés étrangères.
L’Union pour la Méditerranée (UPM) place l’eau au cœur de ses problématiques. Concrètement, quel serait le projet idéal pour construire la Méditerrané des eaux ?
Pour sortir de l’ordinaire des discours, je vous dirais que si Hannibal a traversé les Alpes avec des éléphants, on peut imaginer le transfert de l’eau de l’Albanie où il y a un problème de drainage via la Sicile. Si on fait des tuyaux de fibres optiques pour les télécommunications et des conduites pour le gaz à travers la Méditerranée, on peut faire cela pour l’eau. Ce n’est pas une fiction, à la différence primordiale que l’eau est une valeur humaine qui n’est pas négociable selon les mêmes termes mercantiles.
La question méditerranéenne est aussi une question d’eau. A supposer que la Tunisie ait demain assez d’eau pour recharger ses nappes souterraines et transférer l’eau vers les grands espaces de production, vous pensez qu’un citoyen tunisien sentira le besoin de partir?
Personnellement, je ne le pense pas. Il restera chez lui, exploitera sa terre et y vivra en paix. La différence entre le Sud et le Nord, c’est aussi l’eau. Le Nord a la maîtrise technologique. L’UPM peut poser la question de développer un système égalitaire de l’eau. Est-ce qu'elle va le faire ? En tout cas, c’est un débat politique passionnant pour le bien-être entre rives nord et sud.
Pour aller plus loin :
Rapport du bureau régional Moyen Orient et Afrique du Nord, « Evaluation du cout de la dégradation de l’eau », juin 2007.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 mars à 23:55
Je connais bien ce monsieur Fethi Lebdi, c'est un grand menteur, il parle toujours pour ne rien dire,au symposium internationaux, il se permet de présenter les travaux de ses collègues, à leur insu. Il se présente comme étant un expert de l'eau, mais quand il ya un vrai problème concrnant ce dommaine dans notre pays, il fait appel aux japonais et les présente au ministre pour résooudre les problmes, il a été toujours un mandarin.