Je recommande la lecture du dernier livre de Jean-Claude GUILLEBAUD, « Le commencement d’un monde ». L’ouvrage est trop dense pour pouvoir le résumer en un billet, le livre suit un cheminement chronologique.
L’auteur démonte d’abord la fumeuse théorie du choc des civilisations et indique pourquoi l’impérialisme occidental a généré un rejet parfois brutal qui explique certains conflits. Il entame ensuite une analyse critique de nos sociétés, critique car elle donne une image au reste du monde en décalage avec les principes des lumières et au sein desquelles l’individu, en notre ère de communication, est souvent seul.
Il revient sur le besoin d’identité que manifeste les populations, identité avec leurs racines et identité avec leur environnement, tel que leurs représentants élus, parfois au détriment des idées. Il termine par une analyse sur l’émergence de nouveaux géants telles la Chine et l’Inde qui relègue l’occident en un rôle de simple acteur et non plus de premier plan.
Deux conséquences, entre autre, s’imposent, d’abord, en ce temps d’élection, la construction européenne est déterminante pour permettre à l’Europe, à son modèle, à ses peuples, de continuer à prendre en main leur destin, s’ils ne veulent pas que ce basculement les dépossède de leur indépendance.
Un autre point me semble déterminant ; dans leur lutte contre le terrorisme et l’insécurité, les démocraties occidentales court le risque d’être détruites de deux façons, de l’extérieur par excès de tolérance, de l’intérieur si, pour se défendre, elles renient leurs principes démocratiques pour adopter un comportement d’état répressif.
Il revient à nos sociétés et aux formations démocrates d’être vigilantes.