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Le divertissement comme nécessité

Par Perce-Neige
Le divertissement comme nécessité
En 1977, dans son rapport annuel, la Warner Communication écrivait déjà ceci (cité par Greil Marcus dans « Lipstick Traces. Une histoire secrète du vingtième siècle ») : « Se divertir est devenu une nécessité. Cette assertion semble impossible à soutenir : se divertir peut-il être nécessaire au même titre que se nourrir, se vêtir?... Le problème dans l'énoncé qui précède ne vient pas du mot « nécessité » mais de la notion de «divertissement». Il y a à peine vingt ans «divertissement» aurait servi convenablement à qualifier la vaste majorité des films, des productions de télévision, de radio, les imprimés populaires et les sons enregistrés. Mais aujourd'hui le terme ne convient plus, dépassé qu'il est par les événements. Le rôle de ces médias est maintenant bien plus varié et décisif que d'être d'agréables passe-temps. Dans leurs procédés techniques, mécaniques, les médias sont restés essentiellement les mêmes. Mais dans leur utilité sociale et individuelle ils ont déjà complètement changé. L'industrialisation du monde à marche forcée depuis le dix-neuvième siècle est largement réputée responsable d'avoir infligé un sévère défi à l'identité individuelle: un monde standardisé à l'efficacité croissante compromet la liberté individuelle, son importance et ses chances, avec comme sensation résultante la perte de sa propre identité. » Oui, vous avez bien lu : comme sensation, la perte de sa propre identité… Trente ans plus tard, les procédés techniques ont été bouleversés, mais la sensation est la même. Se divertir est devenu comme une tragédie du quotidien.

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