Ah, il faut le mériter pour aller voir Beirut en concert... D'abord, parce que les places s'arrachent comme des petits pains et ensuite, parce que Zach Condon, génial songwriter du groupe, a tendance à annuler ses concerts au dernier moment pour cause de repliement sur soi à tendance dépressive. Mais,enfin, j'ai pu assister au concert de Beirut au Bataclan la semaine dernière !
Ce n'est pas la première fois que je parle de Beirut sur ce blog, tout simplement parce qu'il doit s'agir d'un de mes groupes préférés. Ce n'est pas un groupe qu'on écoute puis qu'on abandonne comme d'autres. C'est une musique où on revient régulièrement pour prendre sa dose de symphonie de cuivres et de voies envoutantes. Il est impossible de définir son style, mix étrange entre folk balkanique, musique française (Zach adore notamment Gainsbourg ou Brel), cuivres hispaniques, fanfares... et on s'y perd encore plus avec son dernier EP, qui réalise la synthèse de deux recherches totalement différentes: March of the Zapotec enregistré au Mexique avec un orchestre zapothèque The Jimenez Band, spécialisé dans les marches funèbres, et Realpeople:Holland, un projet initié avant la création de Beirut, enregistré en solo avec des synthés aux loops 80's. Que le son penche vers le folklore mexicain ou l'électro, Zach Condon arrive à y graver la patte unique de Beirut avec sa voie lancinante et ses mélodies simples mais entêtantes.
Sur scène, Beirut est à la hauteur des espérances, enchainant les chansons du nouvel EP et ses tubes sous les applaudissements d'une salle conquise. Surprenant le public, il reprend la musique de Brazil ou la javanaise de Gainsbourg d'une main de maitre. Le concert ne fut pas plus court qu'un autre, mais en quittant la scène, Zach Condon laissa une lame d'amertume à ses fans. Difficile de résumer tant de chansons et tant de talent en si peu de temps...