Un très bon film noir comme Jacques Audiard sait les faire (De battre mon coeur s'est arrété, Sur mes lèvres...). Le film est long mais pas lent. Contrairement à Gomorra (sur un sujet similaire) que nous avions subi l'an passé, Un prophète traite de la pègre en nous faisant réfléchir tout en nous captivant. Nous suivons en effet l'impressionnante évolution du personnage principal qui se construit alors qu'il est incarcéré en prison. Les 2/3 du film se passent donc entre les murs de la prison et ce qui se passe "à l'intérieur", se voit "à l'extérieur". L'interprète principal Tahar Rahim est excellent et tient face à l'immense Niels Arestrup lui aussi exceptionnel dans le rôle du parrain Corse. Il y a beaucoup de choses dans ce film dense, à la mise en scène précise et implacable. Le film mûrit peu à peu dans nos têtes et nous vous livrons ici nos impressions à chaud. Le futur "prophète" se construit peu à peu alors que les circonstances de son incarcération restent survolées car là n'est pas le sujet du film. Voilà donc un très sérieux candidat à la palme d'or ou au grand prix du jury.