"Ce doit être facile pour vous, vous êtes dans le business !"
Voici ce qu'un couple m'a dit ce soir alors que je brandissais fièrement mon affichette à la recherche de tickets pour la projection de 19h00.
C'est fou comme on peut faire illusion avec un costume-noeud pap et un sourire enjôleur. Mais il est indispensable de mettre toutes les chances de son côté pour espérer séduire le porteur de place et de le soulager de quelques unes.
J'avoue que la sacrosainte quête du billet d'entrée n'est pas une sinécure. Il faut savoir procéder avec tact et humilité pour approcher le festivalier qui, n'ayons pas peur des mots, à plutôt tendance à paniquer devant les sollicitations des cinéphiles passionnés.
Il faut savoir sourire aux personnalités quelque fois hautaines, s'adapter aux étrangers (je sais maintenant dire "Bonjour Monsieur, auriez-vous une place pour le film d'aujourd'hui" en 15 langues différentes sans compter les dialectes locaux de certaines régions d'Asie, là où le matin est calme) et enfin lutter contre la concurrence sauvage.
"Et non, ma petite dame, je débute dans le métier !"
Les premiers jours du festival ont été merveilleux ! Après avoir distribué des places aux cinéphiles ahuris par tant de générosité, j'ai pu en récolter à la pelle. Mais je bénéficiais alors de la chance du débutant...une aura quasi-divine qui me permettait de narguer mes chers amis stupéfiés par tant de réussite. Mais cela n'a pas duré. Le week-end fut un vrai désastre. Pourtant notre emploi du temps de ces deux derniers jours se résume à ces activités récurrentes : décrocher les invitations et voir un maximum de films ! Heureusement, les vieux briscards (Jérôme et Seb) ont fait montre de leur expérience en la matière, prouvant ainsi leur maîtrise parfaite des arcanes mystérieux de la recherche de places (des années d'expérience feront toujours la différence). C'est avec une facilité déconcertante que Seb nous a permis de presque tous rentrer voir le film de Johnnie To avec l'extraordinaire acteur... euh... chanteur Johnny Halliday et pour une montée des marches officielle en plus !
Mais, Olivier et moi avons plus d'un tour dans nos sacs à dos et nous sommes prêts à prouver au monde du cinéma que nous sommes là !
Nico