Difficile de ne pas dire un mot du superbe objet présenté dans le précédent billet.
C'est l'amiral D' Entrecasteaux qui, à la fin du XVIIIème siècle, parti à la recherche de La Pérouse, mentionne cet étrange objet.
Le naturaliste de bord le note dans son catalogue sous la dénomination casse-tête ou massue.
Cette hache (ci-contre), tout comme la première, présente un disque taillé dans la jadéite dont le manche est couvert de cordonnets de poils de roussette teints en rouge.
La base de leur manche est constituée d'une demi-noix de coco recouverte de tissu d'écorce battue, présentant un très bel entrelacement des cordonnets.
À l'intérieur, sont enfermés des graines, des coquillages qui transforment la hache en un instrument efficace pour faire du bruit et ponctuer le discours de tel orateur prestigieux qui l'aurait en main.
Des coquillages sont là encore pour rappeler sa préciosité.
On a longtemps cru qu'il s'agissait d'un instrument servant à découper le corps des victimes.
Mais la plupart des auteurs mentionnent leur utilisation lors de discours ; il se serait agi d'une sorte de casse-tête de parade brandi par le chef qui parlait.
Il semble aussi que ces objets circulaient lors des échanges entre les aînés des grands lignages mais ne portaient pas de connotation liée à la représentation des Ancêtres.
Objet non sacré, la hache-ostensoir pu devenir, plus tard, un cadeau emblème pour les administrateurs coloniaux. Elle fut même appelée
Fabriquées à la hâte, de nombreuses haches-ostensoirs perdirent beaucoup en qualité ; le merveilleux disque de pierre verte étant remplacé par de l'ardoise, des boîtes de conserve faisant office de base...
Source : Musée du Quai Banly - La Collection, 2009, Ed. Skira Flammarion, Musée du Quai Branly.
Photo 1 : Musée du Quai Branly.
Photos 2, 3 et 4 : Musée des Confluences. Exposition virtuelle Cultures du Monde.