Voilà. C’est trouvé. Cow boy , ne s’y est pas trompé qui nous renvoie aux indices permettant d’appréhender la solution. Félicitations. Ce n’était pas facile. Les indices, justement étaient minces.
Aminata Traoré est née à Bamako , en 1947. Celle qui fut ministre de la culture dans son pays, le Mali, est aujourd’hui de tous les combats alter mondialistes , et particulièrement , à travers cet ouvrage, dans celui présentant la défense d’une “Afrique humiliée”.
Son essai paru en 2008 chez Fayard, traque toutes les idées reçues sur le continent africain, y compris celles d’un Erik Orsenna sur la filière coton. ( Se référer au lien effectué à partir des indices, dans la première phrase)
D’autre part, outrée par les propos tenus lors d’un certain discours de Dakar où les stéréotypes condescendants se retrouvent sous l’habillage d’une formulation nouvelle, elle y répond, comme l’avait fait auparavant un groupe d’intellectuels africains.
Mais laissons-la parler :
“Nous, peuples d’Afrique, autrefois colonisés et à présent recolonisés à la faveur du capitalisme mondialisé, ne cessons de nous demander : que sommes-nous devenus ? Les pays riches ont peur de notre présence quand elle n’est pas susceptible d’ajouter à leur avoir, peur de nos différences quand elles sont trop visibles. Inutiles, les nouveaux naufragés entassés sur des embarcations de fortune, supposées les conduire vers la terre ferme de l’Europe. Invisibles, les désespérés qui traversent l’enfer du désert. Indésirables, ceux qui, menottes aux poignets, sont reconduits dans leur pays d’origine. Mais l’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence, à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive. Car il n’y a pas d’un côté une Europe des valeurs et du progrès et de l’autre une Afrique des ténèbres et des malheurs. Cette vision, que certains d’entre nous ont tendance à intérioriser, vole en éclats dès l’instant où l’on touche du doigt les mécanismes de la domination, de la paupérisation et de l’exclusion. Le défi auquel nous faisons face aujourd’hui, c’est d’imaginer des perspectives d’avenir centrées sur les êtres humains. Une réappropriation de nos destins qui fait appel à nos langues, à nos repères, à des valeurs de société et de culture qui nous sont familières.”
Photo empruntée ici .