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Les questions interdites : La carrière de Gourcuff pourrait-elle s’arrêter ?

Publié le 16 mai 2009 par Levestiaire @levestiaire_net

lopette

Dans quelques jours, son sort sera fixé. Le match de Lyon lui a offert un sursis, les suivants ne lui laissent plus le choix. S’il veut continuer à jouer, il doit rester à Bordeaux, titre ou pas.

C’était il y a cinq semaines, Gourcuff avait réalisé le même match que Stéphane Ziani contre la Lituanie. Bordeaux jouait à son niveau de 1997 quand Stéphane Ziani était à la baguette. Quelques mois auparavant, Zidane avait réglé son compte au PSG, à la Roumanie, mais n’avait rien pu faire face à la Roma de son copain Mexès. L’homme, qui coûtait 15 millions en début de saison, en valait 30 quelques jours plus tard, 7 en milieu de saison. Aujourd’hui, il en vaut 40 et ça pourrait continuer à grimper. Et pourtant, sa valeur réelle est peut-être beaucoup plus grande, mais pour la connaître précisément, il faudra attendre l’arrivée des Girondins en huitièmes de finale l’année prochaine, sinon de Tottenham à la Sampdoria en passant par Rennes et La Corogne on tendra les bras au nouveau Corentin Martins.

Une expérience milanaise probante

Le scoop aurait pu être livré par Les Dessous du Sport : Gourcuff a connu le premier gros échec de sa courte carrière en partant en Italie. Mourad Meghni est jaloux, Bordeaux ne lui  avait rien proposé derrière. Jérémie Aliadière veut bien aussi l’adresse. Trop jeune, trop tendre, trop beau, pas assez expérimenté, trop de concurrence, les raisons sont multiples. Pourtant, il n’était pas vraiment compliqué de deviner qu’il allait se planter.

L’exemple Dugachis

Combien de joueurs ont réussi en partant aussi jeunes à l’étranger sans même avoir réalisé une saison convaincante au haut niveau ? Aucun. Combien de joueurs ont réussi en partant à l’étranger après une saison correcte au haut niveau français ? Aucun. Dugarry est l’archétype. Deux buts dans un gros match - Tholot peut regretter de n’en avoir marqué qu’un - et Adriano Galliani le confond avec Vieri. Mais Duga n’était ni un avant-centre, ni un joueur accompli. Une ou deux saisons de plus au Haillan n’auraient pas été un luxe pour s’en rendre compte. Il lui faudra quatre ans pour devenir incontournable et ce ne sera pas à Barcelone.

Le nez dans le Kaka

Gourcuff, lui, n’a encore rien montré en 2006, mais ça amuse la Gazzeta de le comparer à Zidane. L’envie de rire passera à tout le monde sauf à Rennes. “Au moins, si jamais il était vraiment bon, il jouera pas contre nous“, se satisfait Berlusconi entre sa femme et une amie presque majeure, selon la vieille tradition lombarde qui faisait jouer Van Basten et Papin dans le même club. En juin 2008, Yoann n’intéresse plus grand monde, Milan espère bien en tirer du pognon en même temps que la vente d’un autre Zidane un peu plus consistant. La suite, Laurent Blanc la connaît dans les grandes lignes. Un peu d’équipe de France, quelques buts, un gros passage à vide, et une fin de saison intéressante et décisive contre des petits clubs. Dans les détails, ça donne deux buts en Ligue des Champions, une élimination piteuse en UEFA et une double absence contre la Lituanie. Le haut niveau, c’est en France ou en Europe ? Nasri ne sait plus trop.

Le Zizou, je te veux si tu veux de moi

Que lui reste-t-il donc de Zidane ? Ce n’est pas un vrai 10, il marque plus, et surtout le meilleur joueur de tous les temps a mûri quelques saisons avant que, curieusement, la Juve ne s’intéresse à lui comme un titulaire en puissance. Auparavant, il avait juste emmené Bordeaux en finale d’UEFA quand Weah, Baggio, Desailly, Vieira et Maldini la jouait encore. Gourcuff, qu’il soit Platini ou Djorkaeff, semble déjà aussi important que Messi, mais pas davantage. L’un comme l’autre souffrent du même problème : une petite équipe nationale et un manque de présence dans les grands rendez-vous. Messi peut régler ça à Rome, Gourcuff nous dira bientôt s’il compte le faire sur un banc doré à l’étranger ou sur un terrain siglé du nom d’un célèbre résistant.

Pendant ce temps-là, Le Mans, Monaco, Caen, les Feroés et la Serbie se demandent s’ils peuvent être considérés comme de grandes équipes.


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