Auteur de huit buts en sept journées de championnat, dont un triplé lors de la dernière à Metz, le jeune attaquant lyonnais est très naturellement, à la veille du déplacement de l’OL au Camp Nou, au centre de toutes les attentions. Alors, au moment d’accepter le rôle de principale arme offensive du sextuple champion de France, le regard se fait plus fuyant, le sourire gêné ; il en viendrait presque à rougir s’il n’appelait à la rescousse la quasi-totalité de l’effectif lyonnais : « Il n’y a pas que moi à Lyon ». Et de citer pêle-mêle « Juninho, les défenseurs, les milieux de terrain, Govou, Keita, Ben Arfa. »
Ne lui parlez guère plus du classement des buteurs de la Ligue 1 qu'il domine avec trois unités d'avance sur ses plus proches poursuivants : « ce n’est pas un objectif ». Tout juste reconnait-il que « chaque attaquant aime bien marquer » et concède : « si j’ai la chance de marquer à chaque match, j’accepte. » (Rires) Refus récurrent de ne pas, à seulement 19 ans, tirer la couverture à lui, certes ! Perception innée du football et sens du sacrifice collectif, plus sûrement encore ! « J’ai la chance que cela me sourie et qu’on me mette dans les meilleures conditions. » Karim Benzema respire le football jusqu’à en mesurer avec une étonnante maturité les indispensables équilibres.