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Films de cannes : bright star

Par Gerry14

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Vendredi matin, il pleut à seaux sur la Croisette. De quoi, peut-être, se mettre dans le bain pour la projection de Bright Star de Jane Campion.

Ils sont jeunes et aspirent à consumer leur vie, à vivre leurs rêves. Ils n’étaient certainement pas faits l’un pour l’autre, mais vont incarner bien malgré eux la passion romantique dans toute sa splendeur… et sa cruauté. Ils vivent à une autre époque, parlent un langage étrange et personnifient pourtant l’amour dans ce qu’il a de plus intemporel et universel.

Lui, rien de moins que l’illustre - mais pauvre - John Keats (poète anglais mort à seulement 25 ans et auteur de déchirants textes d’amour). Elle, Fanny Brawne, sa bien-aimée, dont l’Histoire n’a pas retenu grand-chose, à part peut-être qu’elle inspira au jeune homme ses plus beaux poèmes.

De cette liaison passionnée, entière et tragique, Jane Campion (déjà bien connue du Festival de Cannes) a cherché à tirer l’essence : la curiosité, l’attirance, l’attente, la peur, l’exaltation, la passion, la séparation et la mort. A travers une photographie et un cadre d’une douceur par moment exceptionnelle, la réalisatrice de La Leçon De Piano nous peint le portrait de deux âmes incapables de vivre séparées et dont l’amour – malgré trois années de lutte – ne pourra pleinement s’accomplir que dans la mort et les écrits posthumes de Keats.

Filmés au plus près, mais avec pudeur, Abbie Cornish et Ben Whishaw (dont le talent fou reste encore trop méconnu) incarnent ce désir et cette tendresse d’une douloureuse beauté avec une justesse rare. Une réelle émotion.

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