C´est désormais entendu. Le capitaine Haddock appartient à un autre siècle. Il lui manque trois zéros pour être d´actualité. Son «mille milliards de mille millions de mille sabords» est obsolète. Une nouvelle unité est en train de prendre place : le TRILLION. Trions tout ça, soit en chiffres: 1 000 000 000 000. Ça fait combien en ancien francs j´aurai demandé (pour rigoler) à ma grand-mère ? «Ouuh, beaucoup mon chéri», beaucoup trop pour en prendre conscience. C´est donc ça. On nous assène ces chiffres dans l´espoir qu´il soit impossible d´en prendre la mesure. Total, les 10 milliards par ci et autres 26 milliards par là, c´est du pipi de chat… Pas de quoi le fouetter non plus, quand on les compare aux bonus (sic) qui restent évalués en millions. Sauf que le PIB mondial n´en compte que 45. Eh oui, 45 mille milliards de dollars, c´est ce que représente la production mondiale annuelle.
Aux Etats-Unis, le Plan de relance s´élève à 1,2 trillions de USD (déjà 2,3 selon certains); en Chine, 4 trillions de renminbis (soit 580 milliards de USD); au Japon, 37 trillions de yens. J´arrête là les conversions, elles me donnent la nausée, quand je les rapporte aux 82 milliards de dollars qu´il faudrait, selon les Nations Unies, pendant 5 ans (soit 410 milliards, ou encore 0,4 trillions) pour éliminer la faim dans le monde…. Pareil pour les 683,725 trillions de dollars de produits dérivés spéculatifs, dont 57,385 trillions de credit default swaps (soit 7% qui jouent la faillite d´autrui). Une autre unité de mesure est aujourd´hui à la mode: le kerviel soit 5 milliards. La Société Générale a donc perdu 2 kerviels, plus celui de base.
Mais bon, «tout ça c´est polémique» comme le dit notre épicier en chef Erick Woerth, parlons de choses sérieuses. Les conséquences de tout cet argent injecté pour fluidifier (sic) des circuits encrassés par le «toujours plus». Mais plus de quoi ? Parce que ce qu´il se passe aujourd´hui est en fait une grande évaporation. Après le sacrifice des poulets, des vaches et cochons, voilà qu´on se met à faire disparaitre de la valeur. Pouf-pouf et puis c´est tout. Carlos Slim l´a senti passer. De 65 milliards de dollars, voilà qu´il ne lui en reste plus que 35. Le pauvre. Et c´est pas fini… donc, pas de problème, on en rajoute. Qui n´en veut des milliards ?
Sauf qu´il faudra bien passer à la caisse un jour ou l´autre. Pour l´instant, on parie sur la future génération en laissant plonger la dette. Encore une fois c´est méconnaître les principes de base de l´économie. Un vrai paradoxe pour les tenants de la théorie quantitative de la monnaie. A produire de la monnaie on en déprécie sa valeur, en partant d´un principe simple: tout ce qui est rare est cher. Autrement dit, on fabrique de la monnaie de singe. Monkey business disent les américains. Résultat obligé l´inflation ; pardon, l´hyperinflation comme au Zimbabwe. Total, pour accélérer la vitesse de circulation de la monnaie une seule solution: la monnaie avec date de péremption…. Je sais, c´est nouveau, ça vient de sortir.
Une nouvelle bulle est en train de gonfler, la bulle monétaire, beaucoup plus grosse que toutes les précédentes. Son éclatement éclaboussera tout le monde, même les pauvres ! Après la déflation, qu´on essaye de nous faire passer maintenant comme la solution à la question du pouvoir d´achat, l´hyper-stagflation nous ramènera à la réalité.
Qui veut gagner des Trillions ? Un conseil : investissez dans une brouette, elle vous servira pour aller acheter votre baguette !!