Ainsi depuis quelques années, le programme s’est organisé à partir des thèmes qui hantent l’Amérique. La chasse aux terroristes et aux immigrants est devenue l’axe principal de ces entrainements. Les boy-scouts doivent en effet sortir de cette période de formation en étant capables d’appréhender un terroriste ou un Mexicain qui passerait la frontière. Les officiers en charge de ces formations ne cachent pas que le terroriste porte le plus souvent une djellaba afin que la recrue puisse identifier aisément son ennemi. De même, les scouts doivent être aptes à gérer une situation de plus en plus courante aux Etats-Unis comme une prise d’otages dans un lycée par un autre élève. Les scouts sont censés sauver leurs camarades quitte à tirer une balle dans la tête du preneur d’otages. Les cours de tir constituent d’ailleurs l’entrainement principal pour ces Américains qui apprennent très tôt à manier les armes si bien qu’ils soutiendront, une fois leur majorité atteinte, le lobby des industriels de l’armement.
L’objectif de ces centres de formation est de laisser les enfants vivre dans un climat d’insécurité où à chaque instant le pire peut subvenir et les toucher eux aussi. Et par le truchement de ces mises en scène qui s’apparentent à du jeu, ces boy-scouts finissent par apprendre à tuer et à croire qu’ils tuent pour le bien de tous.
Laurent Monserrat
- Article du New York Times : “Scouts Train to Fight Terrorists, and More“
- Diaporama consacré au sujet sur le New York Times, photographies de Todd Krainin