Andrea H. Japp : "Monestarium"

"Monestarium" est un roman policier historique, dont l'action se déroule entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. En 1288, à Al Iskandarïyah (Alexandrie) en Egypte, Firûz, un petit négociant arménien, y fait la rencontre d'un autre voyageur, atteint de la malaria, qui meurt bientôt en lui laissant une besace au contenu mystérieux. Ce fardeau intéresse d'ailleurs de hauts personnages, tels Jean de Valézan, un évêque ambitieux et sans scrupules, ou le comte de Mortagne, qui tente de "doubler" ce dernier en s'emparant avant lui de la relique convoitée.

En 1302, en Espagne, Alfonso, un jeune aristocrate riche et oisif est égorgé sur le pas de sa porte. Alexia, sa compagne, s'enfuit en emportant deux toiles, dont Alfonso lui a enjoint de ne pas se défaire. Traquée par de sinistres personnages, Alexia parvient cependant à gagner la France et trouve refuge à l'Abbaye des Clairets, où elle prend le voile sous un nom d'emprunt.

En 1306, l'Abbaye des Clairets plonge dans la tourmente. Le couvent, dirigé par Plaisance de Champlois -  une mère abbesse âgée de quinze ans seulement - se compose de deux cloîtres distincts : Saint-Joseph, qui accueille des moniales et aspirantes, et la Madeleine, où sont hébergées des prostituées repenties. Plaisance de Champlois se voit imposer d'accueillir des lépreux au sein du couvent, ce qui suscite la peur et le mécontentement parmi les religieuses. Hucdeline de Valézan, grande prieure de Saint-Joseph, et soeur du prélat Jean de Valézan, mène une guerre sournoise à l'encontre de la mère abbesse, qu'elle souhaite détrôner. Les événements vont se précipiter. Une révolte éclate bientôt parmi les lépreux, puis Angélique, une jeune moniale, est retrouvée assassinée... De nombreux rebondissements parsèment l'intrigue passablement enchevêtrée de ce roman, jusqu'au dénouement.

"Monestarium" est un roman très documenté, j'ai eu le sentiment d'être plongée dans l'ambiance de cette époque. La psychologie des personnages est très étudiée. En revanche, l'intrigue est un peu trop tarabiscotée à mon sens, certains éléments auraient gagné à être plus développés ou explicités; quant à la fin, elle est trop abrupte et trop convenue. Je pense que l'auteur aurait gagné à étoffer la fin. Cela étant, un très bon moment de lecture, et un livre que je recommanderai.

Merci aux éditions Le Livre de Poche pour cet envoi !

Autre avis : Anamor Valunivers Stemilou