je vous assure, j'adore le français. Je vous le concède, je ne l'utilise pas parfaitement, ni ici, ni ailleurs. Surtout ici, où je m'amuse à le marier en expressions contemporaines inexistantes et souvent incompréhensibles, bilingues, trilingues et expérimentales. Surtout lorsque j'omets de façon stylistique la majuscule de ma première phrase qui devrait normalement figurer sous forme de lettrine . Si je m'égare, ce sera généralement de façon involontaire. Je me relis. Toujours. Surtout depuis que je tape si vite que les coquilles sont inévitables (lorsque mes ongles poussent, c'est encore pire!). J'haïs les fautes d'orthographe et les erreurs de grammaire. Comme plusieurs, j'ai étudié en français, de la maternelle à la fin secondaire. J'ai lu. J'aime. Le français n'est pas ma langue maternelle. Ni l'anglais.
Alors, que la Dictée des Amériques disparaisse "dans l'indifférence", cela me peine énormément. J'y ai participé une fois, je ne me suis pas rendue loin. C'est excessivement rigoureux. Est-ce uniquement un exercice intellectuel? Et puis, si c'était cela, est-ce un défaut de vouloir parfaire notre langue?
Je suis contre la modernisation du français de façon catégorique, c'est-à-dire en voulant l'arrimer avec la phonétique, simplement pour "faire simple". Je suis contre. À cause : de l'étymologie, de l'histoire, du défi d'apprendre, de la capacité d'apprendre, de la spécificité, du charme, de la composition visuelle. Si l'on écrivait "boté" au lieu de "beauté" ou "poto" au lieu de "poteau", ce ne serait pas très joli, n'est-ce pas? En plus, on ne saurait plus si l'on parle français ou espagnol.
Sur ce, levez-vous, peuple du Québec!, osè-je dire. Revendiquez votre langue!!! Possédez-la, maîtrisez-la, avant de pouvoir l'imposer à ceux qui ne la parlent même pas. Il est vrai : si nous ne la possédons pas, elle ne durera pas au-delà de quelques générations. Il faut la chérir, lui donner une âme, une vie, lui rendre justice. C'est une si belle, et si parfaite langue.