Ayant ainsi acté l’échec de l’école et du collège uniques, le chercheur propose non pas de laisser aux parents le libre choix de l’établissement de leurs enfants, mais au contraire de redécouper la carte scolaire pour favoriser une plus grande “mixité sociale” des établissements. Il préconise également de renforcer les aides accordées aux établissements situés en Zone d’éducation prioritaire (ZEP) pour compenser les écarts de niveau croissants entre les établissements.
En somme, Choukri Ben Ayed entend soigner le mal par le mal, en renforçant le système éducatif là où il a échoué : l’absence de liberté de choix de l’établissement. Les inconvénients potentiels de cette liberté de choix qu’il postule («écoles soumises aux lois du marché, politiques ciblées sur critères ethniques, accroissement des processus de ségrégation, rejet de certaines populations») sont pourtant prévus par la mesure du chèque-éducation, ou bon scolaire, prônée par SOS Education, laquelle consiste à financer par la collectivité des écoles indépendantes, librement créées, gérées et choisies par les parents. Plutôt que de prendre acte de l’échec de la carte scolaire, la FSU et son chercheur préfèrent la renforcer, sans considération pour un droit fondamental des parents : l’éducation des enfants.
Carte scolaire et marché scolaire, Choukri Ben Ayed, Institut de recherches de la FSU/Editions du Temps, mai 2009, 144 pages, 16 euros.