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Sonny Anderson, le témoin

Publié le 18 septembre 2007 par Bernard Suzat

Ancien joueur du FC Barcelone (1997-1999) devenu attaquant-vedette de Lyon (1999-2003), le Brésilien Sonny Anderson était le témoin désigné pour nous plonger au coeur de l'identité des deux clubs avant leur affrontement en Ligue des champions, mercredi. Anderson, 36 ans, est aujourd'hui co-entraîneur des attaquants au centre de formation lyonnais, ambassadeur du club, et vice-président de la fondation OL.
«Quand tu joues au Barça, ça reste à vie». Sonny Anderson reste marqué par son passage à Barcelone, notamment par sa présentation au public «devant près de 95 000 personnes». En deux saisons, le Brésilien, qui sortait d'une expérience de quatre ans en Ligue 1, d'abord à Marseille, puis à Monaco, a pu découvrir une autre culture du football, celle où les supporters n'en sont pas vraiment. «Ce sont des Socios qui peuvent intervenir dans les décisions du club», explique l'ancien Catalan. «En clair, il n'y a pas un, mais cent mille entraîneurs. Ils sont tellement nombreux que le président doit souvent se plier à leur volonté. C'est simple, à Barcelone, je n'en connais pas un qui ne soit pas passionné de foot». Autant dire que la pression liée à l'impératif de résultats n'a pas d'équivalent. «C'est vrai, même les joueurs la ressentent», acquiesce Anderson. «Sauf que, contrairement à la France, vous ne verrez jamais ces supporters aller gueuler à la sortie du stade ou lors des entraînements. Leur colère ou leur impatience, ils la manifestent le jour du match. Ensuite, c'est terminé». Autre particularité : «Ce sont des connaisseurs». «Ils savent apprécier le beau jeu. Que ce soit pour leur équipe ou leur adversaire, quand ils voient un joli geste, ils applaudissent».


Cette expérience «fabuleuse», Sonnygoal l'a quittée pour rejoindre l'Olympique Lyonnais en 1999. «Parce que Louis van Gaal avait été très clair avec moi. Il comptait plus sur Kluivert, précise-t-il. J'avais des offres en Italie, mais j'ai préféré rejoindre Lyon». Avec le recul, Anderson estime ne pas avoir perdu au change. «J'ai eu la chance d'être au point de départ de ce qu'est l'OL actuellement», confie celui qui a participé à la conquête des deux premiers titres de champion de France du club rhodanien. «Si je compare le projet que m'avait exposé Jean-Michel Aulas à cette époque là, et le palmarès de Lyon aujourd'hui, c'est exactement ce qui était prévu». Exactement ? Pas tout à fait. Si Lyon n'a plus d'égal en L1 depuis six ans, il n'a, en revanche, pas encore réussi à assouvir ses rêves européens. «Mais ça va venir... En France, actuellement, je ne vois pas qui à part l'OL pourrait y arriver. Il faut simplement être patient», répond le Brésilien âgé de 36 ans. «Au niveau européen, Lyon n'a pas le même palmarès que Barcelone. Il n'y a pas de passé, mais il y a un présent. Dans quelques années, je suis sûr qu'on pourra parler de Lyon comme du Barça ou du Real».
« Possible d'aller s'imposer là-bas »
En attendant de pouvoir tenir la comparaison avec Barcelone, Lyon doit prouver qu'il peut tenir tête, sur un match, aux Ronaldinho, Henry ou autre Messi. Performance que les Lyonnais n'étaient pas parvenus à réaliser lorsqu'ils avaient croisé la route des Blaugrana lors de la saison 2001-2002. Battus au Camp Nou (2-0), puis de nouveau défaits à Gerland (2-3), les équipiers d'Anderson, alors dirigés par Jacques Santini, avaient pu mesurer l'écart entre les deux équipes. «Ce n'est plus le même contexte. Maintenant, Lyon a plus d'expérience, note l'ancien attaquant, visiblement confiant. Je dirais même que c'est l'idéal pour l'OL de pouvoir débuter sa campagne européenne par cette rencontre. Le Barça n'est pas simplement favori pour ce match, c'est LE favori de la compétition. S'il y a de la pression, elle est chez eux. Personnellement, je crois vraiment que c'est possible d'aller s'imposer là-bas. D'autant que Lyon a prouvé par le passé, notamment face au Real, qu'aucun obstacle n'était insurmontable... » -
Emery TAISNE pour l'Equipe

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