Il y a d’abord l’écriture qui vient vous chercher, qui vous prend à la gorge dès les premières lignes pour ne plus vous lâcher. Une plume âpre aussi aiguisée qu’un scalpel. Une ambiance troublante qui ensorcelle. Voici la dérive malsaine, fascinante, d’une infirmière au passé difficile, obsédée par un photographe venu faire un reportage dans les corons, dans un paysage du Nord imprégné de gris et de souffrances secrètes.
Peut-on s’inventer une histoire d’amour, y croire avec l’énergie du désespoir, sans faire de ravages ? Jusqu’où peut aller une passion charnelle née dans la confusion des sentiments ? Le lecteur en sort sonné, séduit, le souffle court. C’est un coup de poing, avec une fin terrible, qui persiste dès le livre refermé. Franck Resplandy réussit ici un des plus beaux et des plus puissants romans de la rentrée littéraire parce que ses personnages sont attachants, crédibles, même dans leur folie, en dépit de leurs outrances.
Ether de Franck Resplandy
Plon, 234 pages, 18,50€
Sur ce, un petit tour sous le Figuier Franglais, où un post in French vous attend. :)