François Bayrou s’est déclaré lundi 17 septembre “infiniment troublé” par les propos de Bernard Kouchner sur l’éventualité de se préparer à “la guerre” avec l’Iran. Le fondateur du MoDem a dénoncé “l’alignement de la France sur l’administration Bush”. “Il y a des imprudences qu’il n’est pas normal de commettre”, a-t-il lancé.
“Que le ministre des Affaires étrangères français, s’exprimant dans une situation publique dise qu’il faut se préparer à la guerre, c’est évidemment un événement extrêmement lourd. C’est une situation sans précédent, c’est une situation qui n’est pas approuvée par les autres démocraties, en dehors de l’Amérique”, a déclaré François Bayrou lors de l’émission “Le Franc-Parler” d’i>télé, France-Inter et Le Monde.
Rupture
“C’est évidemment le énième signe qui montre qu’une rupture est intervenue, qu’un tournant a été pris et que ce tournant, c’est le choix de Nicolas Sarkozy et de ceux qui l’entourent de s’aligner non seulement sur la position américaine, mais sur les arrière-pensées de l’administration Bush”, a-t-il ajouté, soulignant que “jusqu’à ce jour, l’administration américaine officielle n’a jamais dit le mot ‘guerre’ à propos de l’Iran”.
Selon François Bayrou, les propos de Bernard Kouchner sont un “signe inquiétant” qui montre que “la présidence de Nicolas Sarkozy est un tournant sans précédent qui va faire que la France abandonne la vocation d’équilibre qui était la sienne, la possibilité de parler avec tout le monde, pour s’aligner sur les plus durs des plus durs de l’administration américaine”.
Un parallèle avec la guerre en Irak
“Je trouve qu’il y a là un choix de l’équipe de Nicolas Sarkozy qui est un choix qui, pour moi, mérite qu’on réfléchisse, qu’on s’arrête, qu’on dise: ‘il y a des imprudences qu’il n’est pas normal de commettre’”.
Et de rappeler “qu’à l’époque de la guerre en Irak, c’était déjà les mêmes qui étaient partisans que la France se range derrière les Etats-Unis”. “Bernard Kouchner s’est exprimé ouvertement en ce sens et je crois que Nicolas Sarkozy, par son silence, avait montré qu’il était en assez grande distance avec ce que faisait Jacques Chirac”.
Avec AFP