Cette installation in situ dans le jardin de Chaumont-sur-Loire "L'arbre aux échelles" de François Méchain (voir également la note précédente), qui sera visible jusqu'au 31 décembre 2009, m'a fait insensiblement penser à cette peinture très connue de Pieter Brueghel "La Tour de Babel" (1563, huile sur toile, Kunsthistorisches Museum, Vienne).
Autant avec Méchain, qui s'est inspiré d'un conte philosophique d'Italo Calvino, "Le Baron Perché", il y a une "invitation poétique à regarder le monde d'un autre point de vue, de plus loin, de plus haut" (1). Libérés de nos contraintes habituelles, nous sommes capables d'accéder à des connaissances jusque là inconnues. Autant avec Brueghel, qui illustre un récit biblique, il y a un rêve d'orgueil, de démesure humaine qui va conduire à la destruction. Sur des bases non stabilisées et encore inachevées s'édifie une tour qui grimpe vers le ciel et même qui côtoie les nuages, alors même que ces fondations présentent des signes de faiblesse évidents.
Ce qui est toujours amusant dans de telles œuvres, c'est de voir comment le peintre s'inspire de sa réalité quotidienne (une tour située près d'une grande ville côtière comme celle d'Anvers, des échoppes sous les arcades, des engins de levage similaires à ceux présents sur les chantiers des cathédrales gothiques) pour peindre une scène censée se passer en orient.
(1) Marika Prévosto, http://www.artcatalyse.eu