Il s'agit d'une jeune anglaise répondant au doux nom de Laura Groves nous venant tout droit du Yorkshire qui se cache derrière du projet Blue Roses. J'ai reçu une flèche en plein coeur en découvrant sa voix pour la première fois. Cristalline, limpide et d'une pureté sans failles, cette voix de soprano a piqué à vif mon intérêt pour cette jeune femme. Bien m'en a pris car Laura n'est pas qu'une voix, aussi splendide soit-elle, elle a des choses à nous offrir, des perles folk magistralement orchestrées, arrangées et mises en voix. La presse fait déjà des comparaisons avec Kate Bush pour ses acrobaties vocales et Nick Drake pour sa finesse et sa subtilité. Bref, je ne vais pas vous mentir : ce premier album Eponyme sorti fin avril 2009 va faire parler de lui et se retrouvera sans doute sur certains bilans musicaux de fin d'année car si Laura Marling, Kelli Ali et Katryn Williams ont frappé fort avec leur album respectif l'an dernier dans le domaine du folk anglais, Laura Groves a d'ores et déjà repris le flambeau.
L'introduction pourtant à priori toute simple (piano-voix, juste quelques cordes) Greatest Thoughts est déjà riche en émotions fortes, le sort est jeté, il est impossible de ne pas adhérer à une telle splendeur. Plus complexe maintenant avec Cover Your Tracks qui s'avère somptueuse. On retrouve à la fois un folk assez classique et des arrangements plutôt modernes et féerique. Ce morceau "épique" (en référence aux choeurs) brille de mille feux. Le mélange de synthé et de guitare acoustique n'est que pur bonheur sur I'm Leavin'. Une merveille. On ressent étrangement l'influence de Joni Mitchell - période Blue - sur l'éblouissante ballade romantique Can't Sleep. Frissons garantis sur ce petit chef d'oeuvre. I Wish I... démontre (si cela n'était déjà fait...) la virtuosité vocale de Laura. Cette chanson qui doit être difficile à chanter, elle le fait avec une facilité qui coupe le souffle. Mi-ange/mi-sirène, ses envolées lyriques sont étourdissantes.
Coast rentre parfaitement dans les critères d'une lullaby d'exception : une touche de féerie, une ambiance qui fait songer à la petite enfance. Cette comptine angélique est un enchantement délicat pour les oreilles. L'ambiance féerique instaurée depuis quelques morceaux reste prédominante mais prend un aspect plus tourmentée avec cette guitare discordante, cette harpe magique et ces choeurs angéliques qui envahissent Does Anyone Love Me Now? Cette piste est à coup sur un classique en devenir. Un joyau. Je ne sais pas si je peux avancer que Doubtful Comforts est l'une de mes pistes préférées car les chansons pré citées représentent toutes des merveilles. Pourtant, elle me touche profondément, les textes, les arrangements (synthé en arrière fond + l'effet de boîte à musique déglinguée) et cette voix d'une perfection aveuglante. Je suis encore sous l'effet du choc musical. Beau à pleurer. Rebecca débute de façon sèche pour ensuite décoller de façon très originale grâce à ses arrangements et son rythme soutenu. Superbe. Imaginary Lights clôture sur une note intimiste et enchanteresse. Finalement, ce n'est que du bonheur.
Romantisme, lyrisme, angélisme et une pointe d'originalité sont au menu de ce premier album indispensable pour les amateurs de folk féminin. Déjà essentiel au bilan de 2009. Les aigus de Laura Groves viennent peut être d'entrer dans l'histoire.
Note Finale : A+
The Fly - Blue Roses 'Doubtful Comforts' FlyTV In The Courtyard on MUZU.