Après l'hôpital, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur les universités, jeudi 14 mai. Mais aussi sur les discriminations, ou encore les auto-entrepreneurs. Mercredi, le président recevait le rapport de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE). Il aurait promis d'autoriser des contrôle inoppinés par la HALDE dans les entreprises. Bonne idée. On ne comprend cependant pourquoi cette annonce n'aurait pas pu muscler le rapport, très modeste, de Yazig Sabeg, son tout nouveau commissaire à la Diversité et à l'Egalité des Chances, remis il y a 8 jours.... Fallait-il conserver un effet d'annonce ?
Sarkozy écoute, mais récidive
Après la réforme de l'hôpital Nicolas Sarkozy a exprimé "sa fermeté" à propos de la contestation persistante dans les facs: "C'est l'intérêt de nos étudiants, de nos universités", a-t-il déclaré à propos de l'autonomie des facs. Du vacarme présidentiel habituel. La contestation ne porte plus (seulement) là-dessus depuis belle lurette. Sur un sujet proche, le ministre Xavier Darcos a reculé encore une fois, sur la mastérisation. Cela paraître technique, sauf aux intéressés: "il a annoncé hier que les reçus aux concours de recrutement des enseignants en 2010 seront, l’année scolaire suivante (2010-2011), payés comme fonctionnaires stagiaires. Et titularisés ensuite sans avoir besoin de valider un master-2."
Sarkozy célèbrait surtout les auto-entrepreneurs, ce jeudi 14 mai: «Le succès de l'auto-entrepreneur est en passe de devenir un phénomène de société. Si nous continuons sur le rythme actuel, c'est plus de 300.000 personnes qui lanceront leur propre activité en tant qu'auto-entrepreneurs en 2009, malgré la crise que nous traversons». Début avril, le président français célèbrait déjà le 100 000ème auto-entrepreneur depuis janvier. Un statut de complément qui permet d'annoncer des créations quelque-part. Il prévoit surtout une forfaitisation, sur les revenus du bénéficiaire, des taux fiscaux et sociaux globaux à 13 % (pour le commerce) et à 23 % (pour les services), qui occulte le bénéfice éventuel des exonérations d'impôts, pour un contribuable modeste, ou le quotient familial.
Les artisans ne sont pourtant pas contents de ce dispositif qu'ils jugent mal encadrés. Début février, le président de l'UPA avait dénoncé cette distortion de concurrence, qui représentent des «dérives préjudiciables pour les régimes sociaux et l'économie du pays».
Fillon prépare la rigueur
Dans une interview au Figaro, François Fillon expliquait que la fiscalité n'augmenterait pas. Pour qui ? Globalement ou pour chaque ménage ? « Nous n'augmenterons pas les impôts : c'est contre-productif en période de récession, car cela pèse sur la consommation, et c'est dangereux si la situation s'améliore, car cela risque de freiner la reprise». Il reconnaît évidemment qu'il n'a aucune marge de manoeuvre: les comptes sont plombés, ce qui empêche, selon lui, toute nouvelle relance: "Il serait irresponsable de dépenser davantage, alors que notre déficit public va doubler cette année du fait du plan de relance (30 milliards) et du manque à gagner fiscal lié au ralentissement économique (20 milliards)." Il reconnaît également que l'équilibre des comptes publics n'est pas pour la fin de la mandature: "Personne en Europe ne reviendra à l'équilibre en 2012. Mais je prépare un budget 2010 avec l'ambition et la volonté de réduire les dépenses de l'État." La solution ? Economiser sur les dépenses de l'Etat, annonce le premier des ministres: diminution du nombre de fonctionnaires et réduction des dépenses ... sociales : "Nous allons faire une deuxième vague d'économies à partir des études déjà menées et nous allons approfondir l'analyse des dépenses sociales au regard d'une seule exigence : l'équité." Le bouclier fiscal sera ... protégé, Sarkozy l'a confirmé encore mardi. Mais les dépenses dites ... sociales, le gouvernement va les revoir à la baisse. Pourquoi cette ... inéquité ?&alt;=rss