L'Île de Ré, l'autre pays du vinaigre

Publié le 17 septembre 2007 par Nico2312
Finalement on préférait Lionel Jospin en "austère qui se marre" (peu) avant qu'il ne "fende l'armure", plutôt qu'en pisse vinaigre qui semble avoir trempé sa plume haineuse dans la bile régulièrement régurgitée par son ami Claude Allègre.
Certes la saison est au dézingage de Ségolène Royal au PS. Certes Claude Allègre ou Marie-Noëlle Lienemann avaient déjà fort (et de façon fort peu élégante pour le premier nommé). Certes l'ex candidate socialiste à la présidentielle est loin d'avoir été parfaite et a, quoi qu'elle en dise, subi une lourde défaite le 6 mai dernier. Mais Lionel Jospin, que l'on savait pourtant aigre depuis plus de cinq ans, bat des records avec son brûlot anti-Royal. Il y qualifie la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes de "personnalité qui n'a pas les qualités humaines ni les capacités politiques nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et espérer gagner la prochaine présidentielle". Mais également de "figure seconde de la vie publique" qui n'est "pas taillée pour le rôle" de premier secrétaire du PS. Et d'ajouter : "avoir commis une erreur [en la désignant comme candidate à la présidentielle] ne justifie pas qu'on la réitère". Bien vu de charger à bloc la candidate, et au passage la très large majorité de militants qui l'ont désignée ; avec un tel bouc émissaire plus besoin pour quiconque au PS de se remettre en cause : sans Ségolène Royal tout serait pour le meilleur des monde rue de Solferino…
Lionel Jospin avait vu mieux que tout le monde le danger que représentait cette femme qui était incapable de gagner la présidentielle, "non pas parce qu'elle était une femme, mais parce que j'avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles". Quelles sont exactement ces insuffisances ??? Ne pas avoir été suffisamment jospiniste bien sûr : Ségolène Royal aurait du, selon lui, vanter la période 1997-2002 et "la prendre comme un socle, pour aller plus loin". Et l'ancien premier ministre de s'interroger sans rire (et c'est bien cela qui est grave) : "Ségolène Royal n'a pas fait ce choix. Par hostilité à mon égard ? Je ne saurais le démêler".
Face à ce désastre annoncé pourquoi n'a-t-il pas soutenu pleinement l'un des deux autres candidats à la candidature ??? Sans doute parce qu'appeler à voter pour Laurent Fabius était au-dessus de ses forces et que jusqu'au bout dans sa modestie débordante il est resté persuadé que Dominique Strauss-Kahn se retirerait en sa faveur… C'était oublier un peu vite que les militants ne voulaient plus de lui en 2006. Sans doute à cause du souvenir de sa non-campagne et se son abandon en rase campagne le 21 avril 2002 au soir (sans parler de ses pitoyables tentatives de come-back depuis lors).
La haine recuite recrachée convulsivement par un vieux retraité dont la vie active s'est arrêté le soir où les Français lui ont signifié qu'ils ne voulaient même pas de lui au second tour de la présidentielle en lui préférant un candidat d'extrême-droite, finit par lasser au sein même de son propre camp. Ainsi pour Benoît Hamon "si tous les mois, on remet un euro dans la machine, on ne va pas s'en sortir. C'était une parole qui était attendue, elle est connue. Ce n'est pas Ségolène Royal seule qui explique qu'on ait perdu. Si on devait s'arrêter à cela, ce serait une contribution incomplète". Même son de cloche ou presque du coté de Laurent Fabius lorsqu'il rappelle aux éléphants qu'il faut "qu'ils ne s'égarent pas dans des débats latéraux".
Lionel Jospin pourra toujours se dédouaner en s'interrogeant sur le fait de savoir si ses propos n'ont pas été tenus "par hostilité à son égard"…