Aaaaaah, Star Trek, son défilé improbable de pyjamas, de dialogues incompréhensibles et un côté ultra cheap que des millions de dollars n’ont jamais réussi à effacer.
Si la saga s’est sanctifiée sur l’autel du cul aux Etats-Unis grâce à des Trekkies déchaînés (générant d’ailleurs une guerre avec les fans de l’autre grande saga de SF dont le nom nous échappe), en France, c’est une toute autre histoire. Réparation faite avec ce reboot de petit malin, écrasant le box office francophone de sa supériorité (du moment qu’un mutant poilu et pointu le laisse faire).
En l’état le film est ultra respectueux de son modèle, remodelant la saga grâce à un procédé audacieux et franchement intelligent, préfigurant de très bonnes choses pour les suites. J.J. Abrams injecte dans l’univers le rythme et la frénésie qui lui manquait, et transpose sur le grand écran tout son savoir faire télévisuel. Son style, trépident, toujours au bord de la rupture et typiquement geek, s’intègre parfaitement dans ce qui aurait pu être un suicide artistique. Le réalisateur devient enfin un grand, et pour les fans qui le suivent depuis les balbutiements de Bad Robot, c’est jouissif.
La reconnaissance d’une saga, et la naissance d’un réalisateur (qui a la carrure pour devenir le prochain Spielberg), à eux maintenant d’aller jusqu’au bout de leur aventure, where no man has gone before…