Beyrouth est la capitale mondiale du livre 2009, il faut dire que dans le monde arabe, le Liban avait une place de choix à savoir être le pays où la censure s'exerce le moins. Elle n'est pas absente pour autant et il ne fait pas bon critiquer les religions.
Hyam Yared une romancière et poétesse libanaise explique : « La production en langue étrangère est moins exposée à la censure, car sa diffusion dans le monde arabe est restreinte et touche une élite plus ouverte. Ici, écrire en arabe de manière engagée, c'est prendre le risque de devoir partir. Ou pire. Prenez l'exemple de Samir Kassir : on meurt dans ce pays pour s'être exprimé librement... »
Beaucoup ne se font pas d'illusion sur l'apport bénéfique du titre de capitale mondiale du livre. Le goût pour la lecture n'est pas très développé au Liban, et les livres qui se vendent le mieux sont ceux parlant de religion, de politique et de guerre. Tout cela au détriment de la littérature.
Certains estiment que c'est le risque de guerre, et l'instabilité qui expliquent le mieux ce peu d'appétit pour la lecture. C'est l'avis de Hyam Yared : « C'est un problème dû à l'instinct de vie. Un livre réclame de la réflexion, de la solitude, de la maturation. L'instabilité actuelle engendre une fébrilité incompatible avec la lecture ».