La critique de Jérôme
Après la Chine sulfureuse, passons au Japon. Hirokazu Kore-Eda tourne peu mais toujours très bien. Souvenez-vous: il nous avait ému aux larmes en 2004 avec Nobody Knows. Il revient à Cannes avec Air Doll qui était présenté dans la section parallèle "Un certain regard".
Et Air Doll a très largement contrebalancé mon énervement suite au spectacle du film chinois. Cette histoire est traitée avec poésie et humour à la mode nippone. Le rythme est lent mais on s'imbibe peu à peu de l'ambiance poético-glauque de cette légende urbaine. Il est clair que Gaspar Noé aurait certainement traité d'une manière radicalement différemment l'histoire de cette poupée gonflable constituée d'air et de plastique qui devient donc vivante. Mais nous avons ici affaire au style narratif d'un nouveau grand auteur japonais. La poupée ingénue découvrira très vite qu'elle possède un cœur et que ce cœur signifie aussi souffrir.
Je suis sorti émerveillé et troublé par Air Doll. Malgré quelques longueurs, il y a des scènes d'une poésie incroyable. L'air, c'est la vie et vivre, ce n'est pas assouvir tous ses désirs...Un très beau film!!