Compte-rendu cannois : Fish tank, marché du film et autres...

Par Alban Ravassard
Bonjour à tous !
La vie est dure au festival de Cannes ! Toujours à marcher ou courir de droite à gauche, à faire la queue pendant des heures pour finalement ne pas pouvoir rentrer en projection... A chercher en vain pendant des heures le précieux sésame qui nous fera gravir les marches du palais...
En conséquence de cause, je n'ai pas pu assister malheureusement à l'avant-première mondiale de Là-haut, dernier né de chez Pixar, ni à Tetro de Coppola...
Mais qu'importe car ici nous sommes des matinaux et comme l'avenir et les projections appartiennent à ceux qui se lèvent tôt, les séances de 8h30 au palais sont assez facilement accessibles... J'ai donc pu découvrir Fish Tank, nouveau film d'Andrea Arnold, réalisatrice de Red Road (prix du jury en 2006). En voici ma critique :

Avec Fish Tank, premier film présenté en compétition, le festival frappe fort , et Andrea Arnold nous confirme son talent, déjà décelé dans Red Road, qui avait récolté au passage le prix du jury lors de sa présentation en 2006. Elle met en scène ici une adolescente rebelle et mal dans sa peau qui voit sa vie bouleversée par l'arrivée dans sa vie du noueau petit ami de sa mère... Et le film en cela est extrêmement stupéfiant dans la manière dont le récit se déroule, certes linéairement mais l'écriture est habile et déjoue les attentes éventuelles du spectateur en jouant avec lui plus ou moins consciemment.
On retrouve ici le style dont Andrea Arnold avait posé les prémices dans Red Road  : caméra à l'épaule ultra maîtrisée et très esthétique (de très gracieuses scènes de danse), lumières chaleureuses et crues dans les scènes de nuit, notamment les plus importantes dramatiquement parlant qui viennent contraster avec des scènes ultra-réalistes de jour mais néanmoins stylisée. La cinéaste joue ici sur le registre des sensations et du physique, traduisant l'évolution progressive de la métamorphose d'un corps adolescent en celui d'un adulte de manière très subtile (voir le magnifique mixage sonore opéré sur les respirations).

Le tout est servi par une pléiade excellente d'acteurs menée par un Michael Fassbender magnétique. On retrouve également quelques scènes "crues" propres à l'univers de la cinéaste mais qui ne sont jamais amenées de manière abusive mais parfaitement justifiée par le récit. Beau film, très sensuel, remarquablement mis en scène, Fish tank ne laisse pas indifférent et permet à ce festival de commencer très fort. On ne serait pas surpris de le retrouver au palmarès. A suivre...
Sinon, mes pérégrinations m'ont mené au grandiose et toujours surprenant marché du film où se cotoient pépites et nanars dans la plus belle ambiance qu'il soit ! Un endroit à fréquenter assidument ! J'ai pu ainsi assister à une projection de Moon, très bon film de science-fiction, mettant en scène Sam Rockwell. je vous laisse rechercher de plus amples informations sur ce dernier ! Je serais probablement amené à en reparler plus tard :)
Demain matin... séance de 8h30 pour Bright Star, le nouveau Jane Campion...  course à l'invitation pour Thirst et rattrapage de Nuits d'ivresse printanières... Alors au lit !