J’étais en Espagne début avril et je ne sais pas si les médias en ont parlé, Goro Nickel à frappé ! Quoi qu’il en soit, en ces derniers jours d’avril, c’est le silence radio, télé et journaux. L’affaire n’avait sans doute pas assez d’importance pour tenir plus de quelques jours, si tant est qu’un média en ait parlée, que l’information soit parue… Il est vrai que la Nouvelle Calédonie est si loin de sa mère patrie…
Donc ce que je craignais est arrivé. Vale Inco, l’industriel minier « responsable et durable » aux dires de son site internet, a lâché le 1 avril dans le creek de la Baie Nord un effluent d’acide sulfurique détruisant, par cuisson à l’acide, la faune et de la flore de ce lieux d’exception, qui communique en outre au lagon faisant partie de l’importante réserve inscrite au patrimoine mondiale de l’humanité. On parle de plusieurs milliers de litres. Une catastrophe écologique qui, j’espère, poussera le Gouvernement Néo Calédonien et les chefferies locales (achetées il y a quelques mois par l’industriel) à porter plainte et à demander la suspension immédiate des activités de cet industriel. Quant à l’état français, j’ose espérer qu’il pourra ENFIN mettre en application la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature qui stipule notamment une « analyse de l’état initial du site et de son environnement, l’étude des modifications que le projet y engendrerait et les mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables pour l’environnement;
Ce qui me désole le plus, n’est pas la catastrophe elle-même, tant elle était prévisible.
C’est l’attitude de nos médias, complètement aveugles et sourds. A moins que le sachant pertinemment, ils préfèrent se taire pour complaire aux pouvoirs de ces foutus politiques acoquinés aux industriels.
J’ose espérer qu’Internet peut être un contre pouvoir aux médias et à leurs bailleurs de fonds. Je vous en prie, diffusez ces informations, parlez-en autour de vous, et réagissez, quelques soient les moyens utilisés. Quelle serait, par exemple, la réaction des français si, en cette période de festival de Cannes, une usine rejetait du mercure dans les calanques de Marseille ou, pour que la comparaison soit plus proche de la réalité, au cœur de la réserve du Parc national de Port-Cros
Sur les hauteurs qui dominent l’entrée de l’usine assassine, des kanaks, lucides et accablés, ont élevé dans le recueillement un bois tabou. A son pied, ils ont enterré quelques poissons empoisonnés dans le creek. D’autres, à la face claire et réjouie, une casquette estampillée Vale Inco sur le crâne, rigolent en regardant faire… ces sauvages.
En ce qui me concerne, je comprends bien que ces cadavres en terre ne sont que la représentation de l’humanité.