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Qui a dit que la crise financière était finie ?

Publié le 14 mai 2009 par Anakyne

Natixis, la tourmente continue.

Julie de la Brosse -  14/05/2009 18:14:00  


Qui a dit que la crise financière était finie ?
   Reuters/ Charles Platiau

 

La filiale des Banques Populaire et de l'Ecureuil a chuté de 13,58% en bourse après avoir publié des pertes pour le quatrième trimestre consécutif, de 1,8 milliard d'euros. Elle devrait recevoir 3,5 milliards d'euros de capital. Sera-ce suffisant ?

Les premiers jours s'annoncent difficiles pour le nouveau directeur général de Natixis, Laurent Mignon, qui prend ses fonctions ce jeudi. La banque a en effet dévoilé des pertes abyssales: 1,8 milliard d'euros pour le seul premier trimestre 2009. La filiale du futur ensemble Ecureuil-Banque populaire signe ainsi son quatrième trimestre consécutif dans le rouge. Un an plus tôt, la banque engrangeait 69 millions d'euros de bénéfices...

Les dépréciations en cause

Les analystes s'attendaient à une perte de l'ordre de 500 millions d'euros, mais la structure de cantonnement a affiché bien plus : 1,9 milliard d'euros de pertes pour 33,7 milliards d'euros d'actifs à risque. Cette structure isolée, qui a pour vocation de loger l'essentiel des actifs illiquides et toxiques de la banque « a pâti de la dégradation continue de l'immobilier américain et de la situation des rehausseurs de crédits », explique à L'Expansion.com un analyste qui préfère garder l'anonymat.

Conséquence, Natixis est obligée de passer des provisions sur ces portefeuilles à hauteur de 1,9 milliard d'euros. « Natixis a des actifs à risque dans son bilan, comme toutes les banques mais qui ne sont pas tous toxiques. Certains sont simplement illiquides, mais (nous avons) décidé de les gérer de façon extinctive », développe Laurent Mignon lors d'une interview du journal Les Echos.

Pas de quoi rassurer les analystes, donc, qui rappellent à quel point la stratégie de titrisation de Natixis était périlleuse dès l'origine : « le problème de Natixis est qu'à la différence des grosses banques comme la Société Générale, qui a aussi constitué des provisions très importantes, elle n'a pas les revenus en face capables d'absorber ces pertes. » explique notre spécialiste des marchés.

Bonne activité commerciale

Le tableau n'est toutefois pas complètement noir. Hors cantonnement, les activités de base de la banque ont dégagé un résultat net courant de 214 millions d'euros. Pour Laurent Mignon, « ces activités traduisent une bonne activité commerciale, notamment dans les métiers de taux, mais aussi dans les activités de services et dans la gestion d'actifs» explique-t-il aux Echos. Ainsi, la gestion d'actifs résisterait plutôt bien avec une collecte nette de 5,2 milliards d'euros.

Quel avenir pour la banque ?

Et l'avenir ? De ce côté, l'incertitude est grande. Pour Jean-Marc Moriani, il serait même prématuré de dire que le marché a touché son point bas. Conséquence, la résorption des actifs à risque peut prendre encore beaucoup de temps, certains titres ayant une longue maturité.

Mais pour le membre du directoire de la banque, qui en assurait l'intérim jusqu'à jeudi, cela ne fait aucun doute : « Natixis s'en sortira, car la banque peut s'appuyer sur des actionnaires très solides ».

Caisse d'Epargne et Banque populaire ont en effet annoncé, en parallèle de ces désastreux résultats, une injection de 3,5 milliards d'euros avant fin juin. Un geste qui devrait faire remonter le ratio de solvabilité de Natixis à 9,4%. Pour l'analyste, « cette injection est bien la preuve que les actionnaires ne laisseront pas Natixis faire faillite. C'est pourquoi, je suis convaincu que la banque survivra, et ce sans augmentation de capital visant les petits actionnaires » conclut-il.

Coté investisseurs, la nouvelle non plus n'a pas été très bien accueillie. A la clôture de la bourse, l'action Natixis perdait 13,57% pour s'établir à 1,427 euros.


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